La Suisse autorise les copeaux pour ses vins

e Conseil fédéral suisse (exécutif) vient d’autoriser “dans des conditions bien définies”, le traitement des vins par l’utilisation de copeaux de bois, s’alignant ainsi sur la législation européenne. L’autorisation de cette pratique œnologique a été adoptée le 15 novembre dans le cadre d’une série de modifications de l'ordonnance sur les denrées alimentaires et les objets usuels (ODAlOUs). Dès l’an prochain, les producteurs de vin suisses pourront utiliser des copeaux de bois de chêne sans le préciser sur l'étiquette. Jusque là, la pratique consistant à l'adjonction de copeaux de chêne dans le vin n’était pas mentionnée dans la liste positive des pratiques et traitements oenologiques autorisés en Suisse (ordonnance RS 817.022.361 du Département fédéral de l'intérieur) et elle était donc interdite. Surtout, parce que la loi sur les denrées alimentaires stipule que les exigences fixées par la législation suisse sont aussi valables pour les produits importés, la commercialisation de vins traités au moyen de copeaux de chêne n’étaient pas autorisée en Suisse. Cet alignement sur le droit communautaire ne fait cependant pas l’unanimité en Suisse. Si Robert Crüll, directeur de l'Office des vins vaudois, a déclaré à l’agence ATS que “cette ouverture de la Suisse offre des possibilités supplémentaires à la viticulture", il a cependant rejoint les associations de consommateurs pour déplorer qu’il ne soit pas prévu de différencier par l’étiquetage les vins élevés en fûts de chêne et les vins traités par l’adjonction de copeaux. Si la modification décidée par le Conseil fédéral permettra d’importer en Suisse des vins traités par copeaux, chaque canton est désormais libre d’autoriser ou non cette pratique œnologique dans le règlement de ses AOC.