e 2 août, une dépêche AFP (Agence France Presse) annonçe une forte reprise des exportations françaises sur les 5 premiers mois de l’année 2006. Cette information euphorique mais manquant de recul a été largement reprise et commentée par les médias français. Les chiffres de la FEVS (Fédération des Exportateurs des Vins et Spiritueux) méritent plus de réserve. D’ailleurs les dirigeants de la FEVS commenteront en septembre les chiffres du premier semestre ! Analyse de VITISPHERE faite à partir des chiffres d’UBIFRANCE et des données de base de la FEVS : La hausse des exportations (exprimée en valeur) concerne essentiellement les champagnes (+28,1% en valeur), les Spiritueux (essentiellement Cognac et Vodka française) en augmentation de 19,3% , et des grands vins de Bordeaux (+34,4%) En fait, ces chiffres très spectaculaires mis en avant par l’AFP cachent une réalité moins idyllique. A fin mai 2006, les exportations de vins et de spiritueux sont en progression en volume par rapport à la même période 2005 (qui était une très mauvaise période) de : 15,2 % pour les vins effervescents, de 4,3% en volume pour les vins de pays et de table, 0,4% pour les AOC et seulement 0,2% pour les spiritueux. Le tableau ci-dessous montre les variations par types de produits…

En volume, les exportations sont tirées par les vins de table/vins de pays (pour les 2/3) et à 1/3 par les effervescent. En valeur, les exportations ont été boostées par les Champagnes à 30%, par les spiritueux à 33%, par les AOC à 38%, dont les Bordeaux à 31%. Pour la plupart des vignobles AOC génériques, les ventes progressent faiblement et les prix baissent (cas des vins de Loire, du Beaujolais, du Languedoc Roussillon…) La Bourgogne et la Provence progressent en maintenant sagement leur prix moyens. Ces deux régions bénéficient, l’une du succès du Pinot sur les marchés internationaux, l’autre de l’extension de la consommation des vins rosés en Europe. L’Alsace augmente ses volumes en serrant ses prix. Les vignobles de Bordeaux et des Côtes du Rhône ont les meilleures performances grace à leurs grands crus (Medoc, Pessac St Emilion, Cotes du Rhône septentrionaux, Chateauneuf du Pape). La situation est difficile pour les vins blancs (Entre deux Mers par exemple ), ou pour les Côtes du Rhône génériques qui ont repris des parts de marchés au prix d’une forte baisse! Ces résultats révèlent donc des situations très diverse : La France bénéficie de l’engouement pour les grands vins, elle se montre compétitive sur le marché des effervescents, des spiritueux mais pour accroître ses exportations en vins génériques (AOC, vins de cépages, ou vins de pays) soumis à la concurrence internationale, elle doit réduire ses prix ! Le tableau des exportations sur les 5 premiers mois (source UBIFRANCE, département agro-alimentaire)
