L
e juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a condamné Interloire, interprofession des vins d'Anjou-Touraine, à cesser d'utiliser l'un des visuels de sa campagne publicitaire, refusant de se prononcer sur un autre visuel, et n'a pas condamné la mention ?A consommer avec modération?.
Interloire, qui a lancé au printemps 2004 une campagne ?Bande de Jeunes? mettant en avant la jeunesse de ses vins, était poursuivie par l'ANPAA, Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Adictologie, qui estimait que les slogans des visuels destinés à la promotion des rouges de Loire et du Cabernet d'Anjou visaient spécifiquement les jeunes consommateurs et considérait que la mention ?A consommer avec modération? cherchait à relativiser la mention ?L'abus d'alcool est dangereux pour la santé? rendue obligatoire par la loi Evin.
Rendant son jugement le lundi 10 juillet, le juge des référés n'a pas suivi l'ANPAA sur la question de la mention invitant à la modération. ?Le juge a rappelé que cette mention était d'un usage constant depuis l'intervention de la loi Evin, non remis en cause jusque là? explique René-Louis David, secrétaire général d'Interloire. ?Le tribunal a donc considéré qu'il n'y avait pas de caractère manifeste du trouble?. Ce jugement était particulièrement attendu puisqu'il aurait concerné l'ensemble de la filière viticole et des alcooliers qui utilise tous cette mention.
Si elle n'a pas été suivie par le juge des référés, l'ANPAA pourra cependant tenter de faire interdire cette mention par un jugement sur le fond.
Concernant les visuels d'Interloire, le juge ne s'est pas prononcé sur la campagne des rouges de Loire mais a interdit à Interloire d'utiliser le visuel de promotion du cabernet d'Anjou dont le slogan ?Qui ose dire que jeunesse ne rime pas avec délicatesse ?? et le visuel, ont été jugés ambigus.
Interloire s'était défendue de viser spécifiquement un public jeune, indiquant que le slogan avait pour seul objectif d' ?aller à l'encontre de l'a priori négatif sur les vins jeunes?. Mais le tribunal a suivi les conclusions de l'ANPAA et interdit à l'Interprofession des vins du Val-de-Loire de poursuivre cette campagne, "sous astreinte de 1000 euros par infraction constatée".
Jugement mi-figue mi-raisin contre la campagne d’Interloire
Par Vitisphere Le 11 juillet 2006
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