C
hristian Delpeuch prend le mors au dent. Face à « l'inertie » des Pouvoirs Publics et « la lâcheté, la démagogie et l'irresponsabilité » des organismes professionnels pour gérer la crise, le Président du CIVB rend son tablier, annonçant sa démission à l'issue de son mandat le 10 juillet prochain. « Je refuse de cautionner cette fuite en avant qui ne peut mener que dans le mur » a-t-il déclaré lors d'un point presse dénonçant tout à la fois l'attitude des responsables professionnels, la duplicité des Pouvoirs Publics, et l'inertie de l'administration. Chacun en a pris pou son grade :
« Les responsables professionnels pour leur manque de volonté à mener les réformes : le projet de vin de pays de l'Atlantique qui n'avance pas, les lenteurs dans la réforme de l'agrément, les atermoiements dans les conseils à la distillation d'où son échec?.
Le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, qui a décidé du blocus des transactions sur le millésime 2005 pendant plus de trois mois et qui a pris l'initiative d'un emprunt de 15 M? pour soutenir une distillation dont on ne connaît toujours pas la participation de Bruxelles, et, qui plus est, ne dispose d'aucun moyen juridique pour imposer le remboursement prévu sur 5 ans par ses adhérents
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs qui envahissent le CIVB et volent les listings des transactions pour "repérer" les négociants qui achètent en dessous de 1000 ? le tonneau et "entamer" des actions de forces (destruction des cuves,?) chez ces derniers.
La Fédération des Grands Vins (ensemble des syndicats viticoles) qui proteste mollement sur ces agissements, mais ne soutient ni le CIVB, ni le Syndicat des Courtiers ni la Fédération des Négociants dans le dépôt de plainte pour "vol de documents administratifs et confidentiels".
Les Pouvoirs Publics qui n'ont toujours pas accordé de garanties sur l'emprunt de 60 M? destiné à abonder les aides à l'arrachage que le CIVB doit verser à partir de juin ou juillet aux viticukteurs qui arrachent. De même le CIVB n'a toujours pas obtenu
la modification de ses statuts, promise par le ministère de l'agriculture (Election du bureau pour 3 ans, mise en place de statistiques économiques portant sur l'ensemble des produits commercialisés, etc?)
Enfin concernant la décentralisation, Christian Delpeuch fustige la mise en place de "Comités de Bassin" administrés par une superstructure parisienne sans aucune mesure avec une approche économique de la filière et, après 6 mois sans pilote à Viniflhor, la nomination attendue (sans consultation des professionnels) de membres influents de la FDSEA (ceux qui sont venus, il y a une quinzaine de jours piller le CIVB)
Et Christian Delpeuch de conclure : « Il est une loi économique intangible, celle de l'offre et de la demande. Je l'ai dit et répété pendant mes deux ans de mandat et je le redis encore plus fort ce matin: un cours ne se décrète pas, c'est le marché qui fait les cours, quoi que fasse la viticulture, c'est par la qualité et la maîtrise de l'offre qu'elle verra son salut ».
Bordeaux : le coup de sang du Président du CIVB
Par Vitisphere Le 02 juin 2006
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