Québec : Bisbille entre la SAQ et les agences d’importation

trange affaire au Québec où la SAQ, monopole d’Etat pour les vins et spiritueux, est accusée d’avoir invité plusieurs de ses fournisseurs européens qui la facturent en euros, à augmenter leur prix de gros afin d’éviter une baisse des prix de détail des produits concernés. En effet une baisse de prix provoquée par l’ajustement du taux de change avec l’euro aurait une répercussion négative sur le chiffre d’affaires de la SAQ. L’affaire, révèlée par le journal québécois La Presse Affaires, a fait bondir l’Association québécoise des agences de vins, bières et spiritueux (AQAVBS), agences qui sont normalement l’interface entre les fournisseurs et la SAQ. Le président de l’Association, Yves Michaud, a réagi par courrier adressé au PDG de la SAQ : « Nous avons été informés que la SAQ a effectué des démarches auprès des fournisseurs enjoignant ces derniers de hausser leurs prix départ chai. Dans nombre de cas, la SAQ aurait de son propre chef sollicité un rabais de 2,5% à son bénéfice en contrepartie de la hausse des prix. Le conseil me prie de vous communiquer que pareilles démarches entreprises par une société d’Etat sont contraires à l’intérêt public et aux intérêts de ses consommateurs. En outre, le conseil s’interroge sur la légalité de la procédure verbale entreprise par la SAQ auprès des fournisseurs en regard du Bureau fédéral de la concurrence (fixation des prix) et des dispositions du code civil en matière commerciale. De son côté la SAQ nie avoir demandé ces hausses de prix, ce qui a pourtant été confirmé par certains fournisseurs… qui ont préféré garder l’anonymat.