Chaptalisation : Faut-il ouvrir le débat ?

« La chaptalisation est inadaptée à la situation de la viticulture française ». C'est Jean CLAVEL, qui le dit et qui remonte au front, pour dénoncer l'anomalie et l'incohérence d'un décret de 1936 donnant à l'INAO le pouvoir d'autoriser (ou de supprimer) la chaptalisation des vins d'Appellation. La chaptalisation (enrichissement du moût de raisin avec du sucre de betterave) a contribué à l'amélioration qualitative et à la compétitivité des vignobles français. Mais en 70 ans, l'environnement de la viticulture s'est profondément modifié. Tout a changé : - La technologie bien sûr? La sélection variétale a permis d'obtenir plus de précocité, plus de potentiel alcoolique. De même, la maîtrise des modes de conduites donne des moûts plus riches en sucre, etc... - Les consommateurs devenus plus attentifs à leur santé souhaitent des vins équilibrés, naturels, aromatiques, fruités, moins alcoolisés. - Le climat aussi a changé. Le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne a mis en évidence depuis plus de 15 ans l'incidence du réchauffement de la terre sur les dates de vendanges (plus précoces) et la teneur des moûts en sucre (plus élevée). L'intérêt de la chaptalisation est donc moins évident aujourd'hui, mais elle a surtout l'inconvénient d'augmenter les volumes et le degré des vins. De nos jours, si la nécessité d'enrichir les moûts du raisin apparaît, l'utilisation de moûts endogènes est une méthode naturelle aussi qualitative que le sucre. De plus cette solution, permet de réduire les volumes de production et de respecter la notion d'origine. Ainsi posé, il serait logique que l'INAO, lors de son prochain Comité National mette la chaptalisation en débat. Une occasion de moderniser, de simplifier, de communiquer positivement autour de notre réglementation. Pour en savoir plus « Lire le dossier »