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Bordeaux et les enjeux de la qualité

e Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux a organisé le 30 avril dernier un colloque sur les enjeux de la qualité, en présence des professionnels de la viticulture et du négoce et sous la présidence d'Eric Dulong, président de l'interprofession. Deux spécialistes sont intervenus sur le thème de la qualité : Ana Bauer, de la société Sociovision (recherche et conseil), a décrit les différentes dimensions de la qualité chez les consommateurs dans une perspective historique, en soulignant le caractère évolutif de cette notion ; Hubert Martin-Decaen, consultant et ancien responsable qualité chez Danone, a fait part de son expérience au sein de ce grand groupe agroalimentaire. Une table ronde rassemblant des professionnels bordelais a ensuite permis de confronter les démarches qualité suscitées par les syndicats viticoles ou menées au sein du négoce ou de la coopération. Les participants étaient Xavier Carreau, président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, Christian Delpeuch, président de l'Union des Maisons de Bordeaux, Vincent Fabre, président du syndicat viticole Médoc et Haut-Médoc, et Patrick Foulon, directeur de l'Union des Producteurs de Saint-Emilion. Le CIVB en fait le bilan suivant : " Depuis plusieurs années déjà des professionnels bordelais ont conscience que deux démarches se conjuguent et se rejoignent ; une démarche d'amont qui vise à garantir un raisin de qualité, produit dans des conditions sanitaires idéales ; une démarche d'aval pour offrir au consommateur un vin conforme à son appellation. Ces professionnels adaptent leurs pratiques aux caractéristiques de leur terroir et de leur entreprise, mais souscrivent aussi aux obligations collectives des appellations revendiquées. C'est à l'origine que se joue la qualité. La vigne et le raisin d'abord. Le négoce et les caves coopératives ont mis en place des chartes de qualité et des cahiers des charges de plus en plus rigoureux avec leur filière d'approvisionnement. La vigne est surveillée tout au long de l'année par des œnologues. Des conseils sont prodigués sur la lutte raisonnée, des tailles conformes, des rendements maîtrisés. Les approvisionnements en raisins, fidélisés qualitativement et quantitativement, sont contrôlés et analysés. La vinification s'effectue chez les négociants et dans les caves coopératives par lots séparés et différenciés selon les arrivages de raisins. Cette démarche volontaire s'avère encourageante tant au plan qualitatif qu'économique. Les syndicats renforcent de leur côté les règles d'applications de leurs décrets d'appellation avec un resserrement de l'ensemble des procédures d'agrément, un meilleur contrôle des conditions de production et la volonté d'élever le niveau standard moyen de chaque AOC. " Le CIVB a mis en place en 1984 un suivi aval de la qualité. Cette démarche a été étendue en 1999 par l'adoption d'un accord interprofessionnel. Des prélèvements d'échantillons sont effectués sur les lieux de vente en France (200 échantillons par collecte - 10 fois par an) et à l'étranger (200 bouteilles prélevées 4 fois par an sur les principaux marchés importateurs). Les analyses par des laboratoires agréés et l'étude des conditions de distribution permettent d'établir les raisons d'une qualité défaillante. " II s'agit de faire prendre conscience aux opérateurs de la qualité des vins proposés aux consommateurs mais aussi de les responsabiliser et s'il le faut les sanctionner, par un partenariat exemplaire avec l'administration des Fraudes. (?) Le dispositif d'information et de sanctions qui est prévu conduit les syndicats et les opérateurs à renforcer leurs exigences qualitatives, mais aussi à se focaliser sur les responsables d'éventuelles défaillances. "