A
fin d'assainir le marché, la France avait obtenu, après une longue tractation avec l'Union européenne, une distillation supplémentaire de 4 millions d'hectos. Seulement 2,3 millions d'hls ont été souscrits. Cette situation est totalement paradoxale.
D'un coté, les signes évidents d' une situation de crise
- Chute des prix. Au cours des deux dernières campagnes les prix ont baissé de 30%. En franc constant ils sont retombés au niveau de ceux de 1982.
- Les stocks s'alourdissent. L'activité des vins de table est trop insuffisante pour rattraper le retard des ventes et un report des stocks s'est effectué depuis la dernière campagne. Les professionnels, même en AOC, redoutent l'échéance des vendanges de septembre 2002.
- La consommation intérieure de vin continue de diminuer. Il y a 15 ans la consommation intérieure absorbait presque 70% de la production des vignerons français. Aujourd'hui c'est à peine 50% de cette production qui est consommé en France.
- La production mondiale augmente plus vite que la consommation. Les vignobles de l'hémisphère Sud augmentent leurs surfaces et leurs exportations. Le déséquilibre pourrait persister encore plusieurs années.
De l'autre, des vignerons font des paris incroyables sur l'avenir
Voici 3 exemples :
- En Languedoc, la restructuration du vignoble se poursuit à un rythme élevé. En 2001, l'ONIVINS a enregistré un record de plantation : 10 500 ha ont été financés dans le cadre des aides à la restructuration. Des résultats identiques sont attendus pour 2002.
- Le marché du foncier reste très actif : malgré la crise le nombre de transactions a fortement augmenté en 2001 et le prix du foncier viticole s'est maintenu.
- Alors que la distillation de crise permettait (une des principales revendications des représentants des producteurs) d'alléger les stocks, de détruire les lots de vins les moins bons, les viticulteurs ont boudé la distillation (2,350 millions d'hectos souscrits sur quatre prévus dont 2 pour le Languedoc-Roussillon).
Plusieurs raisons ont fait hésiter les viticulteurs :la mesure de la distillation est arrivée trop tard,le prix de distillation (18F) est trop bas, les délais de paiement des vins distillés sont jugés trop longs, les viticulteurs parient sur la reprise du marché et ont préféré souscrire des contrats de stockage à LT (plus de 1 millions d'hl) que de détruire leurs vins.Instinctivement, les viticulteurs ont montré qu'ils ne voulaient pas produire des vins pour les détruire ! Par leur acharnement à moderniser leurs vignes et leurs chais, ils espèrent sortir plus vite de la crise.
SURTITRE
Le paradoxe de la viticulture française
Par Vitisphere Le 11 avril 2002
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