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ne délégation de la Cnaoc, Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie à AOC, a rencontré le 13 juillet deux représentants du ministère de l'agriculture pour leur faire part de leur difficulté croissante à trouver des employés saisonniers pour les vendanges en raison du durcissement de la réglementation.Les viticulteurs souhaiteraient pouvoir à nouveau embaucher des salariés qui viennent vendanger sur leur temps de congé. Les textes interdisent en effet le cumul d'emploi pour les agents publics et les salariés en congés payés. Pourtant, il s'agissait souvent de personnnes traditionnellement volontaires pour participer à cette activité et suffisamment compétentes pour encadrer les vendangeurs occasionnels.
D'autre part, ils demandent une exonération des charges salariales pour toute personne bénéficiant d'une couverture sociale, étant donné qu'elles n'ouvrent à aucun droit pour le vendangeur en raison de la brièveté de l'emploi (8 à 15 jours).
"Nous demandons que les charges sociales reviennent aux salariés. Cela permettrait de les motiver suffisamment", insiste Patrick Lebrun, viticulteur en Champagne et président du groupe de travail sur les emplois saisonniers à la Cnaoc.
Enfin, les normes de logement pour les saisonniers agricoles, qui datent de 1995 (décret n°95-878 du 24 août 1995), sont jugées beaucoup trop drastiques pour un accueil aussi bref, au point qu'elles n'ont pratiquement jamais été appliquées (pas de lits superposés, nombre de m² par personne trop élévé, distinction de sexe pour les wc et des douches). Ils demandent une dérogation de ces normes dans le cas des emplois pour les vendanges."Pourtant, le logement constitue indéniablement un point clef de la reconquête de la main d'oeuvre pour la réalisation des vendanges", continue le viticulteur.
Ces problèmes de recrutement conduisent certains viticulteurs à s'orienter vers la mécanisation ou à faire appel à des prestataires de service, avec les difficultés que cela peut poser, et la perte d'une "identité culturelle".
Source et © : l'Avenir Agricole de l'Ardèche n°3075