ive le vin, vive le vin d’hiver, qui s’en va sifflant, coulant dans les grands… verres. S’il est une expression de la culture du vin en cette fin d’année, ce sont les repas entre proches, familles et amis, qui se succèdent pour faire bonne chère en n’omettant pas les bouteilles qui vont bien sur la table des fêtes. « Pour 8 Français sur 10 le vin est un incontournable des fêtes » et « 67 % des Français achètent spécifiquement du vin pour cette période » rapportait l’an dernier un sondage de l’IFOP pour Vin & Société, soulignant que « l’association foie gras et vin moelleux ou liquoreux » tient de l’évidence dans ces occasions pour 29 % des sondés, « juste devant l’accord huîtres, fruits de mer ou saumon et vin blanc (25 %) ». Faisant rimer festivités avec convivialité, les vins sont indissociables de ces longs repas traditionnels à entrée(s), plat(s) et dessert(s). Le vin reste un lubrifiant social disait le vigneron languedocien Jean Clavel. Encore faut-il que la société française ne le cantonne pas aux seules festivités exceptionnelles des 24-25 et 31 décembre… Un réveillon à l’occasion et un grand roupillon sinon ?
Le dernier baromètre national de Vin & Société avec l’IFOP témoigne des défis actuels de la consommation du vin en France : s’il y a un attachement toujours viscéral au vin des Français, que l’on peut espérer atavique, cet amour est toujours plus platonique, préférant les paroles aux actes : des lèvres à la coupe, l’éloignement est progressif. En dehors des passionnés, qui sont légion dans la filière, ne sortira-t-on demain des flacons que pour les fêtes de fin d’année, comme le foie gras et la buche ? S’il y a patrimonialisation, la place du vin n’est pas encore dans un musée rassure dans un grand entretien l’expert de la société française qu’est Jérôme Foruquet. Sorti du quotidien, le jus de treille peut refaire corps avec son temps en s’adaptant à la nouvelle donne sociale. Adapter la production aux nouveaux modes de consommation en alliant innovation et tradition, c’est le défi éternel de la filière vin.
Se tenant à vos côtés en ces temps compliqués, les rédactions et les équipes de La Vigne et Vitisphere vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année. Évidemment en toute modération. « Redoutez les effets du vin, mais observez pourtant qu’il y a beaucoup plus de vieux ivrognes que de vieux médecins » faisait dire à Franklin Sacha Guitry dans sa pièce Beaumarchais.




