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Puissants, légers et plus autonomes : les sécateurs filaires n’ont pas dit leur dernier mot pour tailler les vignes
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Puissants, légers et plus autonomes : les sécateurs filaires n’ont pas dit leur dernier mot pour tailler les vignes

Quatre ans après le lancement du premier sécateur électrique sans fil, ces outils n’ont pas conquis tous les tailleurs, malgré la liberté qu’ils offrent. Ils manquent encore de puissance, et d’autonomie.
Par Pauline Orban Le 04 décembre 2025
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Puissants, légers et plus autonomes : les sécateurs filaires n’ont pas dit leur dernier mot pour tailler les vignes
Quentin Turchi, responsable du magasin Savas, à Saint-Magne-de-Castillon, en Gironde constate un chamboulement du marché du sécateur électrique depuis deux à trois ans - crédit photo : DR
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epuis qu’Alabeurthe, à Chablis, a référencé le sécateur à batterie C3X de Pellenc, le constat est sans appel. « Plus aucun sécateur filaire ne sort du magasin, rapporte Benjamin Guillemot, technicien chez ce revendeur. En un an, on a vendu 83 C3X et aucun C35, pourtant une star du catalogue Pellenc. Il y aura toujours des récalcitrants, qui ne jureront que par le sécateur filaire. Mais ceux qui ont goûté au sans-fil ne reviennent pas en arrière. »

D’après le technicien, pouvoir tailler en toute liberté, sans gêne au niveau de l’épaule et sans devoir constamment tirer sur le fil, ça fait toute la différence. « L’hiver dernier, j’ai prêté un C3X à un client le temps que l’on répare son C35 en panne. Il l’a tellement apprécié qu’en septembre, il est revenu en acheter un pour la nouvelle saison de taille. »

Un chamboulement du marché depuis deux à trois ans

À Saint-Magne-de-Castillon, en Gironde, Quentin Turchi, responsable du magasin Savas, constate lui aussi un chamboulement du marché du sécateur électrique depuis deux à trois ans. « Aujourd’hui, 70 % de nos ventes sont des Felco 834 sans fil, souligne-t-il. Les vignerons n’abandonnent pas le filaire par choix, mais parce qu’ils n’ont plus les moyens d’en acheter. Ceux qui ont des filaires les font durer. On répare de plus en plus de vieux sécateurs. Et quand leur sécateur filaire est bon à jeter, les vignerons se tournent vers un outil sans fil car ils sont deux fois moins chers. Pour moins de 700 euros HT, ils ont un sécateur neuf. »

Même constat chez Gillibert, à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Julien Gillibert, gérant, associe lui aussi cette inversion du marché au prix des outils. « Nous avons référencé le sécateur sans fil PS32, d’Arvipo, en 2021 ; depuis, on ne vend plus aucun filaire. On est passé d’une dizaine de filaires vendus par an, de la marque Hispaes qui n’existe plus, à une cinquantaine de sans-fil. Quasiment du jour au lendemain. Nous proposons toujours des sécateurs filaires, de marque Zanon, mais ils ne trouvent pas preneurs chez nos clients professionnels, qu’ils soient arboriculteurs ou viticulteurs. Aujourd’hui, pour 600 euros HT, vous avez un sécateur professionnel électrique et trois batteries, de quoi tailler une journée entière en toute sérénité. »

Une autonomie qui divise

Pour de nombreux viticulteurs, toutefois, l’autonomie limitée des sans-fil reste leur point faible et une raison suffisante pour rester fidèle aux filaires. Benoît Xambili, distributeur de matériel viticole à Le Soler, dans les Pyrénées-Orientales, explique : « Lorsque le C3X de Pellenc est sorti, on a eu de la demande. Mais ceux qui l’ont essayé n’ont pas tous été convaincus. Il faut a minima trois ou quatre batteries pour tailler durant tout une journée de 8 heures. Alors selon la taille de l’exploitation et le nombre de tailleurs, recharger toutes les batteries tous les soirs peut rapidement devenir un casse-tête. Avec un filaire, quelle que soit la marque, la batterie tient au moins deux jours ».

Selon lui, le poids des sécateurs constitue un autre frein à l’achat. « Avoir 200 g de plus au bout du bras, illustre Benoît Xambili, avec une batterie située à l’arrière de l’outil, peut créer un déséquilibre au niveau du poignet et gêner quand on taille à l’horizontale. Ça fatigue, ça devient douloureux et finalement, certains tailleurs y sont plus sensibles qu’à la présence d’un fil et d’une batterie dans le dos. »

"Les sans fils pour tirer les bois"

Magasinier chez Vitidis, à Jonzac, en Charente-Maritime, David Jaud observe depuis deux ans une baisse de 20 % des ventes de sécateurs électriques. « On est passé de 120 sécateurs Infaco filaire par an à une centaine seulement », indique-t-il. Malgré cela, l’heure n’est pas à son remplacement. « On a quelques demandes qui concernent le nouveau Felco sans fil. Mais uniquement pour tirer les bois, en remplacement de sécateurs manuels, chez des vignerons qui peinent à fermer la main ; pas pour une taille quotidienne. Dans ce registre, la vitesse de coupe, la puissance du sécateur et l’ouverture maximale de la lame à 30 mm sont insuffisantes pour nos clients. Dès lors que les bois font 35 ou 40 mm de diamètre, il faut y aller à plusieurs reprises et la batterie se vide plus rapidement. Pour un vigneron qui taille 8 heures par jour, ce n’est pas tenable. »

Benoît Xambili en est persuadé : « Tant que les sécateurs électriques sans fil ne seront pas aussi performants, puissants et légers que les filaires, ces derniers continueront d’être plébiscités par ceux qui taillent beaucoup et vite ». Avec un certain nombre d’avantages à faire valoir, les filaires sont donc toujours dans la course.

Le prix, facteur décisif

Pellenc, Mage, Felco… Les leaders du sécateur électrique sans fil ne communiquent pas leurs chiffres de vente. Chez Pellenc, Jean-Michel Plouzeau, directeur outils électroportatifs agricoles, avoue qu’une bonne partie des ventes de sécateurs filaires s’est reportée vers le sans-fil. « Il se vend aujourd’hui trois fois plus de C3X que de C35, confie-t-il. Son premier atout, c’est son prix : 890 euros HT, et une remise de 125 euros en cas de reprise d’un ancien sécateur quelle que soit la marque. Le C35, lui, coûte 1 000 euros. » Forcément, cela incite à bousculer ses habitudes. « Depuis deux ans, les volumes de filaires sont en net recul, confirme Stéphane Bouron, chef de marché France Felco. C’est en lien avec le déploiement des sans-fil, bien sûr, mais aussi avec les difficultés actuelles de la filière viticole. » À la tête de Mage, Marcel Lorini est forcé de constater que le sécateur sans fil lancé il y a trois ans par la société n’a pas eu le succès commercial escompté. « Les ventes n’ont pas explosé. Aujourd’hui, les vignerons préfèrent acheter des sécateurs électriques à 50 euros sur internet et les jeter quand ils sont cassés plutôt que d’investir dans des outils solides à 500 euros HT. » Du côté d’Infaco, toujours pas de sans-fil à l’horizon. La marque continue de tout miser sur le filaire.

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