Se tenir au courant des nouveautés et du matériel, mais sans avoir spécialement de projet d’achats », pourrait être la réponse la plus souvent citée à l’occasion d’un micro-trottoir informel dans les allées de ce Sitevi 2025. Pour ce chef de cave d’un domaine varois exploitant 50 h de vignes en bio, en visite aux côtés du propriétaire du domaine, il s’agit surtout de faire du repérage « en vue d’éventuels futurs investissements, mais le contexte étant difficile sur nos ventes de vin, nous restons prudents et ne planifions pas d’achats ».
Plus loin, une autre vigneronne varoise, qui assiste à la démonstration de fonctionnement autonome du Vitibot, indique « regarder le robot juste pour rêver un peu, hors de question de l’envisager sur la propriété ! ». Pour elle aussi, il s’agit avant tout de venir sur le salon pour se tenir informée des évolutions de matériels, mais là encore la prudence reste de mise au regard de la conjoncture, et l’heure est plutôt à rester dans l’idée des projets d’investissements plutôt que leur réalisation effective. A quelques mètres de là, alors qu’il inspecte sous toutes les coutures un pulvérisateur, ce vigneron du Gers met également en avant sa prudence quant aux perspectives d’investissement.
Pas de finalisation d’achat en vue à l’occasion du salon, mais plutôt une mise à profit de la visite pour être prêt à investir lorsque la visibilité sera meilleure. « On demande des devis sur tout le matériel identifié que nous sommes amené à faire évoluer prochainement. On veut être prêt à prendre les décisions lorsqu’on pourra acheter », explique-t-il sans détour avant de reprendre la route vers Eauze. A côté de lui, son père a remarqué que « contrairement aux éditions précédentes, les personnes sur les stands sont très disponibles pour donner des informations et des prix, on a pu avoir tous les renseignements qu’on souhaitait !».
Ailleurs, ce viticulteur de l’ouest audois, adhérent en cave coopérative et adepte de l’auto-construction, est un féru de matériel et de mécanique. « J’ai la chance que mon exploitation fonctionne bien, avec des vins qui se vendent toujours au prix, mais ce sont les augmentations de charge et d’approvisionnements en produits phytos qui ont fait mal ces dernières années, c’est impressionnant dans nos comptabilités. J’ai quand-même profité du salon pour signer un achat que j’avais prévu depuis un moment, parce que la bonne santé de l’exploitation le permet », décrit-il.
Cette vigneronne de Bagnols-sur-Cèze, dans le nord du Gard, rappelle en préambule « le rendez-vous incontournable que constitue le Sitevi, un moment essentiel pour entretenir le lien de confiance avec les fournisseurs et voir les innovations ». Si le contexte lui fait rappeler qu’elle « ne va pas investir dans du gros matériel, mais pourquoi pas dans du petit matériel type attacheuse, sécateur ou palissage ».
A l’intersection de deux halls de matériel, c’est ce vigneron arrivé tout droit de Corse, en compagnie de ses responsables de vignoble et de chai, qui se montre le plus enclin à parler d’investissement potentiel, « avec une ouverture vers les dernières technologies, drones, robotique, même si je regrette qu’il n’y ait pas de matériel dédié à la traction animale, alors que c’est un des axes importants de notre domaine ».



