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Volatilité des marchés
Une assurance contre la baisse des cours du vin

Une start-up propose une garantie inédite contre la volatilité des cours, offrant aux producteurs de vins de s’assurer contre des baisses intenables et insupportables pour eux.
Par Bertrand Collard Le 28 novembre 2025
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Une assurance contre la baisse des cours du vin
Mikaël Delmas et Gaël Pagès Cofondateurs de Quideos - crédit photo : B. Collard
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n ces temps où les cours ne cessent de baisser, l’idée est séduisante. Quideos, une start-up fondée en 2023, lance une couverture contre la volatilité des cours pendant un temps donné. Le principe est simple. Pour se protéger contre une baisse des cours, un producteur fixe le prix qu’il veut garantir, mettons 110 €/hl pour un chardonnay Pays d’Oc, et le prix au-dessus duquel il veut que la garantie s’enclenche, 100 €/ha. Si le prix du marché est supérieur à 110 €/hl durant la période de garantie, le producteur ne touche rien. S’il est compris entre 100 et 110 €/hl, il touche la différence. Si ce prix est inférieur à 100 €/hl, il obtient 10 €/hl quel que soit le prix du marché.

La couverture fonctionne aussi en sens inverse pour protéger un acheteur contre une hausse. Plus original encore, l’assuré n’est pas obligé de vendre ses vins pour bénéficier du contrat. En fait, la couverture Quideos court sur une période donnée, pour un volume donné et pour un prix de référence qui peut être le prix moyen durant la période de couverture ou autre. À chacun de fixer ces paramètres. Dans notre exemple, celui qui aura assuré 100 hl de chardonnay alors que le prix du marché était de 105 €/hl durant la période considérée touchera 500 €.

« Nous nous adaptons au besoin de chaque client puis nous calculons le coût du contrat en fonction de la garantie qu’il demande et des facteurs de risque », explique Mikaël Delmas, confondateur de Quideos avec Gaël Delmas.

Seulement pour les gros acteurs

La commercialisation de ce nouveau produit a démarré mi-novembre. Pour l’instant, Quideos ne s’adresse qu’aux gros acteurs, au chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros. Peu d’entreprises de notre secteur sont donc concernées dans l’immédiat. Mais la start-up espère distribuer rapidement sa couverture par le biais des banques pour toucher un public plus large.

Pour concevoir son produit et évaluer les besoins du marché, Quideos a rencontré de nombreux opérateurs parmi lesquels Patrice Florentin, directeur général de la CAPL une coopérative d’appro basée à Avignon et qui possède un pôle vin constitué des caves de Sablet-Le Gravillas et de Gigondas. Ce dernier se dit très intéressé par la couverture de Quideos. « C’est un outil innovant qui nous donne une visibilité sur des prix que l’on peut ensuite répercuter aux producteurs », dit-il.

La CAPL intéressée

En 2024, La cuisine provençale, une filiale de la CAPL a lancé un ketchup sucré avec du moût de raisin concentré. « Nous payons ces raisins 100 €/hl, c’est bien au-dessus du côtes-du-Rhône, explique Patrice Florentin qui envisage de garantir ce prix contre une concurrence à la hausse. Notre ketchup marche très bien. Mais il n’y a aucun brevet dessus. N’importe qui peut se lancer et proposer un prix plus élevé aux producteurs alors que nous avons beaucoup investi pour lancer ce produit. En nous couvrant contre une hausse, nous sécurisons notre business. » En revanche, Patrice Florentin ne pense pas se couvrir contre une baisse des cours du vin car « les prix sont tellement bas qu’on traque la moindre dépense ».

Quideos insiste : sa couverture est un outil de gestion et non de spéculation. En effet les contrats ne peuvent pas être revendus et l’entreprise impose un délai de plusieurs semaines entre la date de signature d’un contrat et le début de la période de couverture. Impossible donc de se précipiter pour profiter d’un soubresaut des marchés. C’est à chaque entreprise de voir quelle fluctuation de prix serait trop pénalisante pour son activité.

 

De grandes ambitions

Créé en mai 2023, Quideos a réalisé une première levée de fonds de 1 million d’euros pour concevoir son produit. En octobre dernier, la start-up a bénéficié d’un second apport de 5 millions d’euros pour se lancer dans la commercialisation. D’ici 2029, elle espère couvrir 1 milliard d’euros de produits agricoles contre les variations de cours.

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