xtraits de plante, algues, phytohormones, extraits de levure, silice, oligo-éléments… Des substances commercialisées sous forme d’engrais, de biostimulants, de préparations naturelles non préoccupantes qui pour certaines ont tout leur intérêt pour réduire l’usage de fongicides selon Pascal Mallier, responsable Vigne et Vin aux Etablissements Renaud-Coc, en Centre Val de Loire. « Ces produits, déjà évalués en labo, sous serre voire au champ, sont des stimulateurs de défenses naturelles. Ils ont été testés face au mildiou dans neuf exploitations et un lycée viticole, en Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et Sarthe, pendant 4 ans dans un groupe 30 000 Dephy Ecophyto. J’ai été stupéfait de l’efficacité de deux de ces produits, en 2023, lors d’une pression moyenne, et même en 2024 où le mildiou était très virulent ».
Ces deux produits qui sont particulièrement distingués en 2024, selon les résultats de ce groupe 30 000, contiennent pour l’un, « des extraits de levures et de molécules naturelles, et l’autre est à base d’algues, d’oligo-éléments et de saccharides », précise Pascal Mallier. «Sur feuilles en 2024, seuls ces deux produits, intégrés dans des programmes en conventionnel ont été plus efficaces que le témoin de référence, avec un réel supplément d’efficacité, tout en réduisant les doses de fongicides, explique-t-il. En bio, l’un de ces produits a permis d’économiser 25 % à 30% de cuivre, sans générer de traitement supplémentaire. Globalement, les vignerons du groupe et le lycée ont gagné trois IFT fongicides sur leurs bilans annuels hors biocontrôle et la pollution chimique a reculé dans l’air, l’eau et le sol ». Le responsable Vigne et Vin des Ets Renaud indique également qu’un SDN « testé en solo pendant les cinq premiers traitements en 2021 a donné de très bons résultats en pression faible à moyenne ».
Mais ces produits éliciteurs de défenses naturelles nécessitent une très bonne qualité de pulvérisation, « un appareil face par face éprouvé avec papiers hydrosensibles », et une fréquence régulière d’applications dans les vignes : « les SDN agissent par contact, il faut stimuler l’effet SDN même par beau temps, en préventif, souligne Pascal Mallier. Ce qui implique plus de passages de tracteur, plus d’émissions de CO2, des sols plus tassés, davantage de frais de main d’œuvre. Un Outil d'Aide à la Décision (OAD) fiable est utile pour retarder la première intervention. Mais le coût global est raisonnable pour la protection : dans certains cas il est même inférieur à l’ancien programme du vigneron, dans d’autres il engendre un surcoût qui ne dépasse pas 12 € par ha et application en 2024, pour les produits alternatifs reconnus efficaces dans cette étude ».
Les expérimentations de ce groupe 30 000 se sont achevées après la campagne 2024. Mais avec cette étude, Pascal Mallier a conduit les vignerons participants à évoluer durablement dans leurs pratiques : « Ils ont continué ce travail sur les SDN. A eux de continuer à les utiliser sur plus de surfaces dans leurs vignes ».




