a Coordination Rurale rapporte que Jonathan Mayer avait porté plainte contre la MSA pour harcèlement.
Alain Duc : Jonathan Mayer n’avait aucun contentieux avec la MSA. Il avait bénéficié d’une prise en charge totale de ses cotisations l’an dernier. Il était également suivi par MSA pour autres raisons que le secret m’interdit d’évoquer. Ils [les membres de la CR] cherchent des raisons pour manifester, c’en était une, mais ils feraient bien de se renseigner sur la situation.
Avez-vous estimé les dégradations et allez-vous porter plainte ?
Pour les dégradations, il y a du nettoyage. C’est dommage d’avoir balancé des œufs alors qu’ils se font rares. Ils auraient pu servir pour des omelettes aux cèpes.
Les manifestants demandent des échéanciers à 60 mois et 0 intérêt sans relances automatiques. Est-ce envisageable pour vous ?
Il faut bien comprendre que l’on respecte la réglementation. Elle a été choisie par les élus nationaux. Si demain la loi change pour qu’il n’y ait plus d’appels de cotisation et de pénalités, je suis pour. Mais on ne décide rien, on applique une réglementation décidée par des élus nationaux. S’ils veulent changer la loi, qu’ils demandent aux bonnes personnes.
Les membres de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne indiquent qu’en Commission de Recours Amiable il est possible de supprimer les intérêts.
Ça ne fait pas partie de la réglementation générale. Cela est possible dans un plan d’accompagnement de procédure collective validé par un juge. Evidemment on peut citer cette possibilité, mais il faut être en procédure collective. Ils se trompent d’interlocuteur : je suis pour, mais on n’a pas le pouvoir de décider, on ne fait qu’appliquer une réglementation.
Les manifestants ont indiqué qu’ils reviendront si la situation n’évolue pas, et qu’ils pourraient rentrer dans les locaux cette fois…
S’ils rentrent, ils rentreront. S’ils font dégât, ce seront toujours les mêmes qui paieront. Ils ont bloqué des personnes qui avaient des rendez-vous. Il y a eu un problème d’arrêt de travail hier, tout le monde n’est pas capable de tenir et résister psychologiquement à une telle pression devant les bruits et les manifestations. Ça pénalise tout le monde. Le directeur de la MSA est descendu pour dialoguer, mais il n’était pas possible de discuter.
La Coordination Rurale estime que les élus de la MSA ne sont plus au service des agriculteurs, mais de la FNSEA…
Ce sont des arguments qui ne tiennent pas debout, ce n’est pas sérieux.
« La MSA Gironde met en œuvre des actions et des dispositifs d’écoute et de soutien, des actions de prévention et d’accompagnement des exploitants en difficulté » indique à Vitisphere la direction de la caisse départementale. Qui relève qu’en termes de cotisations en 2024 les agriculteurs de Gironde ont bénéficié de 1 115 échéanciers (pour 11,114 millions €), de 1 279 remises de majoration à 96 % (1,015 millions €) et de 537 prises en charge de cotisation (2,1 millions €). Sur le plan social, 321 agriculteurs en épuisement professionnel ont bénéficié de l’aide au répit (pour 1 733 jours et 240 000 €), les aides au départ aux vacances se sont élevées à 30 000 €, il y a eu 80 signalements de personnes en difficulté, 1 133 secours financiers d’urgence ont été attribués et 2 487 interventions de l’Action Sanitaire Sociale ont eu lieu chez des agriculteurs.
Pour accéder à ces aides, la MSA rappelle que son site présente l’accès direct aux aides, qu’il existe un guide "Bien dans sa vie, bien dans son travail" et un récapitulatif des dispositifs d’aides MSA. En cas de besoin, un numéro de soutien est disponible : 09 69 39 29 19.



