autement inflammable depuis de longs mois, le vignoble français se fissure tellement après ces petites vendanges 2025 que l’on ne se demande plus s’il va craquer l’allumette, mais quand la mèche sera consumée et que sa colère explosera au grand jour. « Nous sommes en train de mourir et personne ne s’occupe de nous » soupirait à Vitisphere un vigneron rhodanien, exaspéré par l’instabilité politique nationale se traduisant en incapacité à soutenir une filière en grande détresse, voyant le gouffre s’ouvrir à ses pieds alors qu’elle se sent en besoins palliatifs.
Déjà, les gens du vin comptent leurs morts, chaque suicide étant de trop, mais sans que cela semble émouvoir à Paris ou Bruxelles où la demande d’accès à 200 millions € de fonds européens de réserve de crise ne mobilise pas des masses pour financer un arrachage attendu avec impatience dans le vignoble à bout de souffle. Faudra-t-il des manifestations monstres et des actions violentes pour que la gestion courante cède la place aux questions urgentes ? En 2024, une MSA a brulé et un siège de la DREAL ont explosé dans l’Aude… Et on ne joue pas avec le feu de la colère vigneronne sans se brûler, l’histoire et des morts en témoignent dans le Midi, de la révolte des vignerons en 1907 aux drames de Montredon en 1976. Si l'œil était dans la tombe, il regarderait le vin…
Toute la marmite viticole bouillonnant, pas seulement dans le Sud, l’attentisme n’est plus tenable pour les pouvoirs publics et politiques : il faut oser lever le couvercle et baisser la température avant que ça ne déborde. Si dernièrement tous les gouvernements sont dans la rature, le personnel politique doit sortir de ses troubles de l’élection pour éviter que le laisser faire actuel ne devienne un laisser-mourir vincendiaire. « Nous n'avons pas allumé le feu,
Il brûlait depuis toujours, depuis que le monde tourne.
Nous n'avons pas allumé le feu,
Non, nous ne l'avons pas allumé, mais nous avons essayé de le combattre » chante Billy Joel.