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"On a un vignoble ultra-performant, mais dans le monde chaotique qui vient, il est surtout ultra-fragile, car difficilement adaptable"
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Appel à la robustesse
"On a un vignoble ultra-performant, mais dans le monde chaotique qui vient, il est surtout ultra-fragile, car difficilement adaptable"

Et si le vignoble devait arrêter de se réclamer de la résilience pour développer sa robustesse ? En ces temps de crises, c’est une piste de réflexion ouverte par le nouveau numéro de Vinofutur, le journal poisson-pilote qui s’amuse à faire réfléchir la filière vin. En pleine levée de fond, le point avec sa créatrice, la journaliste Julie Reux (contributrice régulière de Vitisphere sur les tendances vitivinicoles).
Par Alexandre Abellan Le 23 septembre 2025
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« Oui aux vins sublimes, forcément. Mais il faut aussi explorer les marges, les signaux faibles, les trucs bizarres, les inclassables pour avancer » pointe Julie Reux. - crédit photo : VinoFutur
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ctuellement en levée de fonds pour son 5ème numéro, Vinofutur fait de nouveau œuvre de réflexion salutaire en se penchant sur le "temps des luttes" auquel fait face le vignoble : luttes climatiques, économiques et sociologiques. Certains parlent de viticulture comme rempart civilisationnel, pour vous ce serait plutôt une protection écosystémique ?

Julie Reux : Le projet était de mettre en avant la part combative de la filière. Montrer que, dans certains endroits, à certains moments, le peuple vigneron sait se mobiliser. Et que le vignoble a des outils, juridiques notamment*, qui peuvent être mis au service de ses intérêts... Mais de l'intérêt général aussi. Et quand ça arrive, le vin acquiert une autre fonction, le métier un autre sens. Ou peut-être que c'est là son sens profond. En fait, c'est aussi une invitation faite aux vignerons à se reconnecter à d'autres luttes, dans leur territoire, et à prendre la place qui est la leur dans la protection de leur écosystème, qui a besoin d'eux et vice-versa. A ne pas se replier sur eux-mêmes, contre le monde entier. On parle là d'environnement, mais aussi des luttes féministes.

 

Dans votre entretien avec le biologiste Olivier Hamant, vous voyez dans la robustesse un concept clé pour sortir du culte de la performance et de la compétition (rendement, qualité…) qui fragilise la capacité d’adaptation des vignoble (voire empêche leur liberté). Comment le vigneron du futur peut-il être dans la collaboration environnementale ?

Ce biologiste s’inspire de la nature pour développer un contre-discours très intéressant. On a d’ailleurs découvert son travail grâce à des vignerons. Résumé à grands traits, il dit que la nature ne fonctionne pas en cherchant la performance, mais la robustesse, qui passe entre autres par la coopération, et non la compétition. Ce concept vient interroger la quête d’excellence dans laquelle le vignoble est engagé depuis plusieurs générations. Aujourd’hui, on a un vignoble ultra-performant, c’est indéniable. Mais dans le monde chaotique qui vient, notamment avec le climat qui change, il est surtout ultra-fragile, car difficilement adaptable. Or l’adaptabilité, c’est la clé de la survie, nous dit Olivier Hamant en observant la nature. Dans son discours, il questionne aussi le terme de ‘résilience’, si souvent utilisé dans la filière. Ça fait du bien.

 

Parmi les tendances souterraines que vous relevez, il y a les initiatives d’infusions et de cofermentations menées par des vigneronnes : l’avenir du vin est-il dans l’hybridation ?

Vinofutur n’est pas madame Irma, et on se garde bien de faire des prédictions de ce genre. Mais ce qui est certain, c’est le vin doit aujourd’hui se réinventer. Cela passe par une déconstruction, et ces hybridations viennent chambouler les palais, les pratiques, la vision de ce qu’un vin doit être. Encore une fois, rester figé dans l’ultra-performance, l’entre-soi, est délétère. Oui aux vins sublimes, forcément. Mais il faut aussi explorer les marges, les signaux faibles, les trucs bizarres, les inclassables pour avancer.

 

* : « Les AOP ont à leur disposition un sacré arsenal juridique… Ce n’est pas imparable, notez bien, et heureusement, ça ne serait pas très démocratique non plus. Mais ça a été pensé pour défendre le terroir et parfois, ça fonctionne. C’est un grand pouvoir… et donc une sacré responsabilité » pointe Julie Reux.

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