oup d’accélérateur après le coup de chaleur. Le millésime 2025 s’emballe soudainement : les relevés de maturité des derniers jours témoignent dans de nombreux vignobles français d’un emballement des concentrations de sucre, accentuant la précocité du millésime et déclenchant localement des débuts de vendange anticipés. Si l’on parle par endroit de précocités historiques, notamment pour la Champagne ou les crémants vendangés tôt en Alsace ou Loire, ailleurs dans le Midi on se demande si l’on n’aurait pas déjà dû récolter certains raisins blancs pour éviter des phénomènes de surconcentration pesant aujourd’hui sur les rendements en raisins et les profils des vins. Mais encore fallait-il être prêt à rentrer une récolte commençant bien plus tôt qu’on ne s’y attendait.
Au-delà du calendrier de vendange, ce sont les quantités récoltées qui sont révisées : les pronostics de vendanges sont bien incertains après le passage des grappes sur le grill. De quoi lancer la campagne d’achat du millésime 2025 par le négoce en précocité et en hausses de prix ? On peut l’espérer pour les profils cotés et les qualités recherchées, mais alors que les stocks restent importants, ça ne pourra pas s’appliquer à toute la récolte, même réduite. Surtout si des vins ‘25 affichent les degrés peu digestes de raisins de Corinthe. Organoleptiquement et économiquement. La petite récolte qui s’annonce maintenant va peser sur les coûts de revient de l’amont de la filière, accentuant la fragilité financière des outils de production, individuels comme coopératifs. L’effet ciseau de vendange…
Reste une bonne nouvelle : le potentiel qualitatif du millésime se confirme globalement, si les maturités sont suivies comme le lait sur le feu. Locales et hétérogènes, les pluies de la fin de saison vont être cruciales pour ajouter du jus à des matières parfois sèches. Quitte à être dans le jus, autant qu’il y en ait.