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Alain Marty veut que vous ayez "une opinion correcte" de l’affaire du Wine & Business Club
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On écrit à Vitisphere
Alain Marty veut que vous ayez "une opinion correcte" de l’affaire du Wine & Business Club

Dans une demande de droit de réponse, Alain Marty veut faire connaître son point de vue sur le conflit judiciaire qui l’oppose au Wine & Business Club aux lecteurs non-abonnés de Vitsphere.
Par Alexandre Abellan Le 22 juillet 2025
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Alain Marty veut que vous ayez
Alain Marty n'est pas content et veut que cela se sache. Dont acte. - crédit photo : DR
A

près l’article publié sur Vitisphere ce 6 juillet "Dîners d’affaires et affaires de dîner : Alain Marty ne veut plus entendre parler des conflits du Wine & Business Club, mais les poursuit en justice", revenant sur le conflit judiciaire entourant le fondateur et animateur du défunt Wine & Business Club à son repreneur et liquidateur l’assureur AG2, Alain Marty vient d’envoyer une demande de droit de réponse. La voici en intégralité : « si j'ai été interrogé dans le cadre de cet article, je déplore que l'extrait accessible gratuitement au grand public — titre et chapeau inclus - donne une image biaisée de la situation judiciaire évoquée, sans reprendre les éléments d'explication essentiels que je fournis plus loin dans le corps de l'article, malheureusement dans la partie réservée aux abonnés.

Le titre donne à croire à une contradiction ou un déni de réalité de ma part, ce qui est faux. Ma démarche judiciaire, est parfaitement cohérente avec la volonté de clore un différend ancien, sur la base d'une position juridique claire et assumée. Les raisons de cette action sont expliquées dans vos colonnes, mais hors de portée du grand public, qui n'a accès qu'à une version partielle et déséquilibrée du contentieux.

De plus, votre article mentionne à la fin, sans le développer, que j'ai été condamné au pénal pour abus de biens sociaux, avec interdiction de gérer, sans préciser que :

- cing chefs d'accusation sur huit ont donné lieu à relaxe complète ;

- les sommes en cause sont limitées à 16 784 euros, soit moins de 0,73% du chiffre d'affaires de la société concernée.

- j'ai remboursé spontanément une partie significative de ces montants dès 2015 (notamment 4 900 euros), bien avant toute condamnation et même début de procédure ou enquête !

- les services fiscaux eux-mêmes n'ont relevé en leur temps qu'un redressement de 800 euros après contrôle !

Il est donc indispensable que ces éléments soient, au nom du respect du contradictoire et de la bonne foi journalistique, rendus visibles dans la partie gratuite de l'article, afin que le lecteur puisse se faire une opinion correcte de l'affaire. »

La rédaction de Vitisphere et l’auteur de cet article prennent note de la volonté d’Alain Marty de clore cette affaire en lui donnant un nouvel écho par ce droit de réponse. Le contradictoire a cependant été scrupuleusement respecté dans la rédaction de cet article, en se basant sur les décisions de justice et les positions des parties (AG2R n’a pas souhaité commenter). Le sujet paru fait bien référence aux 5 relaxes sur les 8 chefs d’accusation pour le volet pénal de cette affaire : voir l’encadré pour l’intégralité du sujet original et l’opinion correcte du public. Qu'Alain Marty ne soit plus au martyr.

L'article original : "Dîners d’affaires et affaires de dîner : Alain Marty ne veut plus entendre parler des conflits du Wine & Business Club, mais les poursuit en justice"

Se déroulant discrètement depuis des années, le conflit judiciaire entourant le défunt Wine & Business Club oppose son fondateur et animateur Alain Marty à son repreneur et liquidateur l’assureur AG2R. Le second reprochant au premier d’avoir, pendant la crise covid, conseillé aux membres du club de demander le remboursement de leurs cotisations et d’avoir annoncé sa création d’un nouveau réseau de dîners entre milieu d’affaires et amateurs de vin. Ce dernier reste en pleine croissance affirme l’entrepreneur, qui porte l’affaire en cassation, alors qu’un autre volet

 

Circulez, il n’y a rien à voir ! « Tout ce dossier est définitivement terminé » élude Alain Marty, qui « reste meurtri par cette expérience dans le cadre de laquelle j’estime avoir été traité de façon injuste ». La réponse est ferme pour l’entrepreneur catalan quand on le sollicite à propos des affaires judiciaires l’opposant depuis des années à AG2R La Mondiale au sujet de la liquidation du Wine & Business Club (WBC), réseau de patrons épicuriens qu’Alain Marty a fondé en 1991 (montant le réseau à 16 clubs pour 550 membres et 150 soirées/an en France et à l’étranger*) avant de le vendre le 16 mai 2017 aux assurances AG2R (en confiant l’animation à Alain Marty et sa société Financière AM pour 1,9 million € de 2017 à 2021), l'assureur ayant obtenu sa mise en liquidation judiciaire l’été 2020 par le tribunal de Commerce de Paris (après le coup d’arrêt des événements en mars 2020, durant le premier confinement Covid).

S’il a développé ses autres activités florissantes (radio, médias et ressources humaines, voir encadré), Alain Marty n’a pas quitté l’événementiel et anime un nouveau réseau accordant patrons gourmets et vins depuis fin 2020 : le Cercle Economy & Grands Vins, devenule Cercle Wine Business pour rappeler WBC sans pouvoir aller plus loin. Son rachat de WBC à la barre du tribunal de Commerce (le 25 janvier 2021) ayant été annulé par la Cour d’appel de Paris (le 7 avril 2022), faute de requête du ministère public comme Alain Marty demandait à reprendre une société liquidée qu’il avait gérée (ce qui a été confirmé par la chambre commerciale de la Cour de cassation le 22 novembre 2023).

Success-story

Visant 7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 (les adhésions coûtant 5 400 à 12 900 € HT comme lors du WBC, qui réalisait 2 millions € de CA), le Cercle Wine Business emploie 11 salariés et « fonctionne à merveille avec 800 PDG chaque mois présents à nos 3 soirées parisiennes » et des rendez-vous en France (12 villes : Bordeaux, Lille, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg, Toulouse… ) et à l’international (Luxembourg et Barcelone actuellement, des projets existent pour Bruxelles, Londres, Madrid, Milan et New York). « L’objectif est de compter 25 clubs en Europe au 31 décembre 2026 » affirme Alain Marty qui ne manque jamais d’ambition.

Mais c’est le lancement de ce nouveau réseau évènementiel fin 2020 alors que WBC s'effondrait qui aura nourri le conflit avec AG2R. Et qui justifie en partie le jugement de la cour d'appel de Paris ce 13 juin. La juridiction déboutant les demandes de règlement des échéances impayées du contrat WBC par la société Financière AM (qu’Alain Marty ne préside plus, ayant transmis sa présidence à Xavier Delavaud en mars 2025 et travaillant depuis l'Espagne, voir encadré) auprès de La Mondiale Grands Crus (LMGC, filiale du groupe d'assurances AG2R La Mondiale exploitant les châteaux Soutard, Larmande et Grand Faurie La Rose à Saint- Émilion). Une affaire technique qui va rebondir. « Nous allons en cassation pour ce tout petit dossier commercial qui n’a aucune conséquence pour nous » indique Alain Marty.

1,3 million € réclamés

Au vu des sommes en jeu, l’affaire semble pourtant conséquente. Pas moins de 1,3 million € sont réclamés par Financière AM, avec le solde de la convention de prestation de services pour WBC (21 échéances restantes de 33 163,63 €/mois d’avril 2020 à décembre 2021, soit 696 436,23 €), les 34 % de résiliation anticipée (265 309,04 €) et la somme des prestations pour 2022 (380 000 €).

Actes de déloyauté

Confirmant le jugement du 23 juin 2022 du tribunal de Commerce de Paris, la Cour d’appel s’appuie notamment sur l’annonce par le site Terre de Vins du lancement du Cercle Economy & Grands Vins le 30 septembre 2020. « Alain Marty a utilisé les informations connues à l'occasion de la conclusion de la convention de prestations de services entre la société Financière AM et la société LMGC, à d'autres fins que les missions qui lui étaient dévolues, ce dont il résulte que le prestataire a agi en violation [de l’obligation de loyauté] de l'article 8 de la convention, toujours en cours d'exécution » détaille la Cour d’appel, jugeant que « c'est à juste titre que le tribunal a estimé que les actes de déloyauté commis étaient à l'origine d'une perte de confiance de la société LMGC, dans la mesure où contrat de prestations de services avait été conclu en considération de sa personne, de sorte que celle-ci était fondée à refuser de collaborer désormais avec l'intéressé, quand bien même elle n'aurait finalement subi aucun préjudice financier ».

La Cour d’appel épingle également les courriels identiques envoyés les 25 et 28 août 2020 par Alain Marty aux adhérents du WBC « pour les inviter à solliciter le remboursement de leur cotisation » rapporte la juridiction en citant le texte : « depuis plusieurs mois, alors que je propose de nombreuses formules (en accord bien sûr avec les mesures et contraintes liées au COVID 19) pour faire "vivre" le WBC […] AG2R La Mondiale cultive l'immobilisme et l'absence de communication malgré mon travail forcené quotidien pour le club. […] Il est de mon devoir de conseiller à toutes les entreprises membres du WBC […] de demander immédiatement le REMBOURSEMENT de leurs cotisations (ou des partenariats) au prorata des prestations réellement réalisées en 2019/2020. » L’initiative est « déloyale » pour la juridiction parisienne, « en ce qu'elle va à l'encontre de la mission d'assistance dévolue à la société Financière AM, dans le cadre de la convention de prestations de services conclue avec la société LMGC » et que ce message « tendait au contraire à dévaloriser le club aux yeux des adhérents et générait, de surcroît, un risque de pertes financières importantes » (pour 800 000 € estimés par AG2R).

Personnalité indépendante

Dans ses conclusions, la société Financière AM défend au contraire « que la démarche d’Alain Marty invitant les membres du WBC à solliciter le remboursement de leurs cotisations ne peut s'analyser en un manquement à l'obligation de loyauté prévue par l'article 8 de la convention, dès lors que celle-ci a été conclue exclusivement entre les deux parties au litige, et que la personnalité juridique de la société est indépendante d’Alain Marty ». L’argument est identique pour l’annonce du lancement du nouveau club avec l’absence de clause d'exclusivité au contrat, n’empêchant pas de lancer d’autres réseaux. « Il est exact que le contrat de prestations de services n'incluait aucune clause d'exclusivité » reconnait la Cour d’appel, qui ajoute qu’« il est ainsi patent que tout acte commis par Alain Marty au détriment du Wine Business Club, alors que la société Financière AM était chargée de prêter son assistance à la société LMGC pour assurer son développement et sa gestion, était susceptible de caractériser un manquement à son devoir d'exécuter le contrat [de prestation de service] de bonne foi, au sens l'article 1104 du Code civil ». Et donc que « le moyen tiré de l'indépendance des personnalités juridiques de la société Financière AM et d’Alain Marty est, dès lors, inopérant ».

En résumé pour la Cour d’appel, « ces agissements cumulés constituent ainsi des actes suffisamment graves en soi pour justifier le prononcé de la résolution judiciaire » au détriment d’Alain Marty, et « indépendamment des délits pénaux pour lesquels celui-ci a été poursuivi » glisse la juridiction. Car un autre dossier oppose Alain Marty à AG2R : la plainte pour abus de biens sociaux et abus de confiance déposée par les seconds le 31 août 2020 à l’encontre du premier. Une action lancée après l’alerte en mars 2020 de la directrice exécutive salariée de la société WBC sur des anomalies de gestion, qui ont été investiguées par une inspection interne d’AG2R. Rendu le 18 mars 2024, le jugement du tribunal correctionnel de Paris « a reconnu Alain Marty coupable du délit d'abus de biens ou de crédit de la société WBC, commis en tant que dirigeant de fait. Alain Marty a été condamné à une interdiction de gérer et à payer une amende, de même que la société Financière AM poursuivie pour recel. Les prévenus ont exercé un recours à l'encontre de cette décision » rapporte la Cour d’Appel.

ABS

Ayant fait appel de cette condamnation au pénal, Alain Marty précise qu’« il m’était reproché huit chefs d’accusations pendant le procès. J’ai été totalement relaxé sur cinq d’entre eux. Les trois condamnations constituent les préjudices de 16 784 euros. » Le fondateur du WBC estime que « de toutes les jurisprudences étudiées, personne en France, à ma connaissance, n’a été condamné à 3 ans d’interdiction de gérer une entreprise pour 16 784 euros d’abus de biens sociaux : cette sanction est totalement disproportionnée. » Désormais en activité depuis Barcelone (voir encadré), Alain Marty indique l’avoir d’autant plus mauvaise que « l’abus de bien social relevé contre moi s’élève à 16 784 € pour une société réalisant plus de 2 millions € de chiffre d’affaires et qui a toujours payé beaucoup d’impôt sur les sociétés » poursuit Alain Marty

Je suis en paix avec ma conscience

Qui ajoute que « l’entreprise a toujours été gérée en père de famille avant la vente en 2017 comme le confirme le contrôle fiscal qui avait relevé à l’époque une pénalité de 800 €. J’ai bien sûr tout remboursé depuis bien longtemps et suis en paix avec ma conscience. » Sur les 16 784 euros, l’entrepreneur déclare avoir remboursé 4 900 euros à la société WBC en 2015. Au final, « cette épreuve était terrible pour moi et mon regard est uniquement tourné vers l’avenir pour me reconstruire. Je ne veux plus entendre parler de ce passé » indique Alain Marty qui partage « le sentiment d’être tombé dans un traquenard fomenté notamment par les réseaux proches d’AG2R : le pot de terre contre le pot de fer ».

Contacté, le groupe AG2R indique ne pas faire de commentaires. Circulez, il n’y a plus rien à voir ?

 

* : Ces 16 clubs se trouvaient dans 15 villes, dont 11 en France (Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Reims, Toulouse, Grenoble et Cannes). Des clubs ont été ouverts à Monte-Carlo en 2009, Genève en 2010, Luxembourg en 2013 et Chypre en 2019. Le Wine Business Club générait un chiffre d’affaires de 2 à 2,4 millions € par an. Pour y adhérer, chaque membre devait être parrainé, régler un droit d’entrée (750 €HT) et une cotisation annuelle (de 5 450 à 12 900 €HT/an).

 

Encadré original

Un coup de Barcelone ? Marty et ça repart.

À 58 ans, Alain Marty pilote désormais ses activités via la société Networking 365 basée à Barcelone. « Catalan de sang, j’ai toujours souhaité vivre et travailler en Espagne » indique-t-il, expliquant avoir « décidé de mettre en œuvre ce choix de vie personnel en 2024 et totalement indépendamment » de la décision de justice qui attaque en appel sur l’interdiction de gérer une entreprise. « J’ai en parallèle pris de la distance avec le Cercle Wine Business en démissionnant de la présidence de la société Strategy Club au profit de Xavier Delavaud. Il est également le dirigeant de Financière AM et est donc le seul concerné par le jugement du 13 juin » explique Alain Marty, qui « reste l’animateur de la plupart des soirées, car il continue à me faire confiance comme beaucoup d’adhérents. »

« Je ne souhaite plus parler du passé du Wine Business, mais uniquement de l’avenir et des nouveaux projets » élude Xavier Delavaud, le nouveau dirigeant de la Financière AM, qui souligne le développement de « la société espagnole Networking 365 à l’occasion du lancement du Cercle à Barcelone le 18 juin 2025 » et la perspectives de « 9 nouvelles embauches en CDI ».

 Alain Marty anime également l’émission InVino Sud Radio, qui revendique 143 000 auditeurs en France et prévoit de se décliner « en Angleterre, en Allemagne et en Espagne ». Ayant plusieurs cordes à son arc, Alain Marty a d’« autres activités dans les médias et les ressources humaines » qui s’élèvent « à 29 salariés pour 5 millions € de chiffre d’affaires ». Son incursion dans le monde des salons n’aura par contre pas fructifié : devant se tenir du 12 au 14 mars 2023 à Reims, la première édition du salon Wine & Spirit Tourism International Trade Fair (WST) a été annulée « faute d’exposants suffisants » explique Alain Marty, précisant que « 100 % des exposants ont été remboursés et 100 % des fournisseurs intégralement payés (comme par exemple le Parc des expositions de Reims). J’ai désormais également tourné cette page. »

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