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Entrer en résilience

Par Alexandre Abellan Le 20 décembre 2024
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lors que nos compatriotes de Mayotte sont encore sous le choc du cyclone qui a détruit leur île, on voit refleurir dans les discussions une formule devenue creuse, lancée sans y réfléchir vraiment : la résilience. Mise à toutes les sauces, bordelaise comme béarnaise, cette résilience est aussi devenue un cliché de la filière vin, évoquée depuis le covid pour parler de la capacité de ses opérateurs (vignerons, coopératives, négociants, courtiers, pépiniéristes, fournisseurs…) à faire le dos rond et relever la tête malgré l’enchaînement de difficultés (climatiques, économiques, géopolitiques…). Face à une crise profonde qui n’épargne personne dans la filière vin, il est intéressant de revenir aux fondamentaux de cette notion de plus en plus d’actualité.

Dans son récent ouvrage Les Deux Visages de la résilience (éditions Odile Jacob), le neuropsychiatre bordelais Boris Cyrulnik, à l’origine de ce concept, lutte contre sa récupération et son dévoiement qui tient du « hold-up idéologique ». Portée par l’espoir, « la résilience, c’est reprendre un nouveau développement après un trauma pour répondre à l’appel de la vie » souligne l’ouvrage, qui valide l’usage de la notion « dans des domaines différents », comme la filière vin pour nous, mais toujours « à condition de l’intégrer dans un raisonnement écosystémique ». Une forme de « néo-évolution, une reprise évolutive dans un nouveau contexte » qui implique des changements portés collectivement. Le contraire d’une vision individuelle de la résilience qui stipulerait : « tenez le coup, vous êtes les meilleurs, débrouillez-vous tout seuls, vous n’avez pas besoin de l’État. » Ce qui revient à « mettre le poids du trauma su le dos des traumatisés et déresponsabiliser les décideurs politiques » alarme Boris Cyrulnik, qui défend une résilience « au service des plus démunis ». Un appel à l’humanité et à l’empathie comme priorités dans les arbitrages politiques et les visions stratégiques permettant de vivre ensemble. La résilience de Mayotte en dépend, celle de la filière vin aussi.

 

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bill et boule Le 20 décembre 2024 à 12:42:47
tragédie il y a mais rien par apport à la schoah et au drame de la synagogue de bordeaux auquel le jeune Boris echappa pendant la rafle il faut raison garder pour la crise du vin : tout ceci revient à des pertes matérielles des changements de vie ...des divorcés ...des familles éclatées ...mais fort heureusement à ce jour quelques suicides seulement .Et la lecture de cyrulnik aide effectivement à relativiser. Fluctuât nec mérgitur :^)
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