endres et fumeroles. Passée par les flammes, une partie de la vendange à Frontignan n’est pas compromise que pour ce millésime 2024. Sacrifiés, les 12 hectares de vignes brûlées après l’incendie du 18 août sur le massif de la Gardiole ont joué leur rôle de coupe-feu : on peut supposer que plus de 350 hectares de pinèdes auraient pu flamber sinon… Sans oublier la mise à disposition de cuves dans des caves coopératives afin de stocker les eaux utiles aux pompiers pour lutter contre ces incendies.
De quoi rappeler que le vignoble ne sert pas qu’à produire du vin, partager du plaisir et exporter de la culture. Mais contribue à sculpter des paysages résilients, cimenter les générations et unir les habitants d’un territoire. Des valeurs essentielles alors que restent dans la rétine les images de ceps rabougris et de grappes calcinées. Une impression d’autant plus marquante qu’il y a déjà le feu au vignoble.
N’en jetez plus entre le changement climatique qui essore le moral et les trésoreries des vignerons (excès comme manque d’eau), la tension sur la déconsommation (avis de recherche de signaux positifs sur les marchés domestiques et export), l’incertitude exacerbée sur les marchés (tout et son contraire se disant sur l’évolution des cours avec la récolte réduite qui s’annonce), la falaise de la pyramide des âges et le gouffre des reprises (avec des fermages en friche et des terres n’ayant plus de prix)…
Les mois qui viennent sont cruciaux pour la filière agricole en général et viticole en particulier : une restructuration d’urgence est nécessaire face aux défis climatiques, économiques et agroécologiques. Les vignerons le répètent depuis des années, en témoignent leurs commentaires répertoriés sur notre site. Mais qu’a donné concrètement l’expression de la colère du début d’année pour l’instant ? Des promesses n’engageant qu’un exécutif démissionnaire, des signes de bonne volonté d’une administration restant dans l’expectative et l’impression qu’il faudra tout reprendre avec un futur gouvernement nimbé d’inconnues. L’heure n’est plus aux affaires courantes, mais urgentes pour circonscrire l’incendie et en éviter de futurs. Sinon, attention au retour de flemme… Et son dégoût de fumée.