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Si vous n’aimez pas les élus du vignoble, remplacez-les, ne les menacez pas !
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Tribune
Si vous n’aimez pas les élus du vignoble, remplacez-les, ne les menacez pas !

Une ligne rouge vient d’être franchie chez un représentant de la filière vin : un débordement inacceptable bafouant les règles les plus évidentes du débat démocratique.
Par Alexandre Abellan Le 13 avril 2024
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Si vous n’aimez pas les élus du vignoble, remplacez-les, ne les menacez pas !
L’avenir de la filière se construit collectivement à tous les échelons professionnels. - crédit photo : Adobe Stock (New Africa)
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écemment, une personnalité du vignoble a reçu une visite inamicale de viticulteurs à son domicile. Qui ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? Cette personne ne souhaite pas en parler, nous n’en parlerons pas. Le sujet ici est de rappeler quelques principes qui ne semblent plus si évidents. Inacceptable, cette montée en tension inédite dépasse toutes les limites établies d’un débat démocratique respectant les personnes, leur famille et leur vie privée. Si les difficultés économiques et humaines expliquent les tensions et dissensions qui secouent de plus en plus de vignobles, où les chais sont pleins et les comptes en banque vides, elles n’excusent aucun dérapage, physique comme verbal.

Dans les institutions professionnelles, les choix stratégiques se discutent toujours, se disputent parfois, comme en témoignent la vivacité de certains débats dans les commentaires du site Vitisphere. Mais les responsables de la filière vin ne sont ni les comptables, ni les coupables de toutes les difficultés endurées par les entreprises vitivinicoles. En somme, si vous n’êtes pas satisfait par la politique actuelle de la filière vin, participez-y en devenant responsable professionnel pour apporter votre pierre à l’édifice des vins de France. Si la critique est aisée, l’art est bien difficile.

Grand diseux, petit faiseux

Pour rappel, les instances syndicales reposent sur des élections régulières et des réunions publiques où chacun peut prendre la parole et défendre son point de vue, ses demandes, son expérience... Et pour avoir suivi un certain nombre de ces assemblées générales et autres réunions de secteur, l’auteur de ces lignes peut constater que les échanges sont y souvent très limités, les langues se déliant plutôt à la sortie de la réunion pour critiquer telle orientation ou regretter telle décision...

Si Voltaire n’a pas écrit que même s’il n’était pas d’accord avec quelqu’un il se battrait jusqu’à la mort pour qu’il puisse s’exprimer, il prévient que « tout excès mène au crime ». Aucun débordement à l’encontre d’une personne n’est de nature à servir une quelconque cause.

 

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Tous les commentaires (10)
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Albert Le 15 avril 2024 à 13:27:29
N'est-il pas un peu hasardeux d'évoquer ce fait dans ces conditions ? .. si il y avait eu une plainte de la part de "l'agressé", j'aurais certainement mieux compris que l'incident soit relaté, mais là, est-ce Vitisphere avait à se positionner ainsi .. ?
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Michel Eric Le 15 avril 2024 à 12:40:14
L'échec a toujours un prix. Quand un élu refuses ses échecs et le prix qui va avec, alors la violence devient malheureusement légitime. Elle a un nom, c'est la révolution. A Bordeaux, des dizaines d'années d'entre soi, d'incompétence, d'immobilisme, de rigidité, de contrôles, de bourgeoisie sachante et méprisante, d'ignorance marketing : les "élus éternels" ont vérouillé la cafetière. Attention, elle est en train d'exploser.
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grospat Le 14 avril 2024 à 20:27:35
bien sur que le probleme reside sur le nombre d instances, entres les ODG de chaque appellation qui remonte leurd info a une interpro qui elle remonte a l INAO , le discours de base a le temps d etre travaille, modifie et souvent tres politise. c est pour cela que le vigneron dans une assemblee ne parle pas, il'est persuade que sa parole sera transforme, modifiee ou recuperer. d ou le fait de faire des actions comme sur l A64 qui elle a eu les repercussions escomptees. mais ces reunions entre gens payes a ne rien f?.. ne servent absolument a rien, sinon a leur autosatisfaction.
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Dominique Le 14 avril 2024 à 17:57:04
Bien entendu, la violence et les voies de fait ne mènent à rien, sinon au désastre. Et la violence vient souvent quand on ne peut pas exprimer clairement sa souffrance. Il faut donc en revenir aux faits générateurs. Il est difficile de trouver une profession aussi monopolisée, quadrillée, contrôlée que celle du vin, et plus particulièrement celle de Bordeaux. Tout est tenu de A à Z par un petit cénacle de responsables qui négocient entre eux les mesures à prendre, à savoir celles qui les arrangent. L'État couvre tout. Les instances officielles servent ensuite à enregistrer les décisions prises préalablement, dans des votes à main levée ( histoire d'identifier les traîtres !! ) . Même Poutine n'a pas 100% des voix. A Bordeaux c'est possible : on peut le faire. Ce système a fonctionné grâce à la paresse de la grande majorité tant que les affaires marchaient. Ceux qui voyaient arriver les problèmes ont été dénigrés et qualifiés "d'ennemis de la filière". On était dans le fameux "TINA" de Mme Thatcher : There Is No Alternative. C'est moi ou le déluge. Mais les vaches faméliques sont de retour, vous savez, celles qui avaient quitté Bordeaux vers 1980. L'échec de la politique mise en place au début des années 2000 par la même équipe est maintenant flagrant. Et les fameux "responsables professionnels" ne sont plus responsables de rien : au contraire, c'est une responsabilité collective puisque tout a été voté. A l'unanimité en plus !! Plus de 20 ans de cette gouvernance sans partage ont bloqué toute réflexion, sauf à la marge. Reprendre un bateau qui prend maintenant l'eau de toutes parts nécessite d'avoir pensé collectivement à un plan de sauvetage, à mettre en oeuvre dans l'urgence. Ce qui mène à une autre particularité de Bordeaux : devant la nécessité de reprendre une boîte en faillite, on trouve encore des gens pour penser que seule l'ancienne équipe dirigeante a les compétences, le carnet d'adresses et l'entregent pour élaborer et conduire un plan alternatif !! Partout ailleurs, dans la vraie vie des entreprises, on dégage l'ancienne équipe et on remet tout à plat, même si c'est dans la douleur. Il a été question à un moment d'Etats Généraux de la viticulture bordelaise. Perdus de vue ? Ils pourraient travailler et délibérer en dehors du couple habituel Poutine/Medvedev. Rien à voir avec les réunionnites convenues et soporifiques habituelles, où on enfile les bonnes intentions sans aucune conséquence. Espérons qu'il restera assez d'énergie pour conduire une telle démarche et remettre en route l'intelligence collective.
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Grami Le 14 avril 2024 à 11:01:04
Je trouve l'ensemble de vos commentaires très perspicace, vous avez une analyse très pertinente de la déconnection qui est réelle entre les élus et la base et les raisons de cette rupture, sous couvert de démocratie il s'agit de véritables nominations et l'entre soit est devenu la règle, où une minorité impose son dictat, si mes renseignements sont bons concernant le cas cité j'ai entendu parler de gérontocratie et de système à la Poutine. Peut-être faut-il imposer une rotation des élus avec des durées et des nombres de mandats limités afin d'éviter les dérives et susciter enfin un intérêt de la part de la base pour ses institutions...
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Olivier Metzinger Le 13 avril 2024 à 22:43:56
En complément de mon premier commentaire sur la représentation démocratique de nos institution viticole. N'oublions pas que nous votons souvent pour des représentants qui font le même métier que nous. Pour autant nous ne choisissons pas une politique viticole plutôt qu'une autre puisque justement il n'y a pas de programme. Un agglomérat de vignerons de ton canton, de ta région, n'est pas le gage de choix politiques marqués. Or gouverner c'est faire des choix et lorsque les vignerons votent ils ne choisissent rien, si ce n'est une personne de la même appellation sans aucune vision sur les choix stratégiques qui seront fait. Exactement le même holdup que dans les communautés de communes ou nous envoyons un représentant qui ne connais même pas le programme pour lequel il devra se battre puisque de la même manière, il n'y en a pas. Que les vignerons ou citoyens soient frustré et exigent des comptes est à mon sens une saine réaction à ce holdup qui ne dit pas son nom. Que de telles institutions soient mises en place et défendues par la République est une trahison à 1789. Si seul l'élection fait la démocratie, alors Poutine est un grand démocrate vu son score. Nous faisons dans notre petite ODG des sondages exhaustifs des souhaits des vignerons, or parfois 80% des gens s'expriment pour aller dans une direction et les institutions votent l'inverse sans avoir réellement de compte à rendre. A la fin il ne faut pas s'étonner de ce type de réaction. J'ai demandé en réunion au CIVB il y a plus de 10 ans une réforme qui permette de prendre en compte beaucoup plus directement les attentes des vignerons, tout le monde a rigolé en m'expliquant que tout était parfaitement démocratique puisqu'il y avait des votes, or c'était en pleine période du printemps arabe, ou les gens votaient aussi, et je leur ai fait remarqué qu'ils risquaient de favoriser le chaos, mais les sourires sont restés. Cela n'excuse rien mais cela explique pourquoi nous en sommes là.
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Olivier Metzinger Le 13 avril 2024 à 20:44:34
Il est extrêmement dommage d'en arriver là. Pour autant cela s'appelle la Révolution. Et bien des pays où il y avait des élections en ont vécu. Parce que nous avons oublié que ce n'est pas parce qu'il y a des votes de temps en temps que cela est une démocratie qui travaille dans l'intérêt de tous. A vouloir construire des systèmes stables ou l'on ne peux pas renverser la table, malheureusement on en arrive à ces extrémités. Je me suis heurté bien des fois, en demandant un accompagnement social à la situation, à des majorité d'élus expliquant que c'était la loi de la nature et certains allaient disparaître. Mais dans la nature, les lions, pourtant roi de la jungle, se font parfois encorner.
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Thomas FONTEYREAUD Le 13 avril 2024 à 17:50:19
Je suis tout à fait d accord avec vous, la violence physique et verbale est inacceptable. D accord aussi pour s investir en étant élu. Les débats lors des dernières réunions de l ODG Bordeaux sont il me semble plutôt riche ces derniers temps. Et pour ce qui est de se faire élire au conseil d administration, le mode d élection mériterait d être dépoussière .... Il s agit d élections indirectes pour L ODG Bordeaux. Les viticulteurs n élisent pas directement les administrateurs mais des délégués de secteur qui eux élisent les administrateurs. Ce système ne favorise pas le changement et lors des élections, la chasse aux pouvoirs est lancée... Et comme ceux qui ont le pouvoir détiennent les annuaires des délégués, les jeux sont faits.. La preuve en est que nombre d administrateurs , et ceux les plus connus ,sont au pouvoir depuis bien trop longtemps... Façon Poutine? Je ne dénigre pas la qualité de ces personnes, mais je dis simplement que ça ne tourne pas assez et que la vie démocratique de l ODG n est pas suffisante. D ou des viticulteurs qui s investissent dans le Collectif 33 par exemple, pour faire avancer les choses et bousculer les habitudes. Donc, non aux violences mais oui a plus de démocratie et un meilleur roulement parmi nos responsables.!
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Roland cros Le 13 avril 2024 à 07:03:30
Peut-être que le fait que seuls FNSEA JA soient les seuls reconnus par les gouvernements quand il s'agit de discussions, négociations n'aide pas à la sérénité
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augustin Le 13 avril 2024 à 06:01:38
Entièrement d accord.Rien ne justifie la violence physique . Simultanément les établissements bancaires multiplient les hypothèques provisoires sur les biens et les saisies attributives sur les comptes en banque de certains viticulteurs , ce qui peut ressembler à une forme de violence, mais qui reste parfaitement légale. Il revient donc au pouvoir en place , en coordination avec les élus, de tenir parole par rapport aux engagements pris au salon de l agriculture à Paris il y a peu : egalim, prêt de trésorerie d urgence et pge bpi. A défaut, les hommes et les femmes sur le terrain qui travaillent actuellement dans leurs parcelles, leurs chais et leurs bureaux se sentiront trahis .Et ce ne seront pas seulement les élus actuellement en place pour l interprofession qui vont être sanctionnés ... mais facheusement tous les élus aux niveaux local régional national et tres bientot européen. Le leitmotiv entendu sur le terrain concernant les mesures prises est toujours le même : pas assez , trop tard. A Bordeaux notamment , les instances élues se réunissent, parlent entre elles , publient des communiqués, subventionnent arrachage de vignes et distillation de cuves et octroient quelques injections de cash , diffusent de la pub mais le cœur n y est plus . C est même un sentiment de sauve qui peut qui,malencontreusement , commence à émerger à la base. La tâche de nos élus et de nos préfets n est effectivement pas facile en pareilles circonstances . Et il leur revient de conforter leur légitimité en se montrant à la hauteur : certains le font , et gagnent des voix ou bien, à défaut , des intentions de vote très claires , alors meme que d autres ne le font pas .. et seront probablement sanctionnés. Prétendre comme l à fait récemment un élu du civb que "le fait d exiger des réponses concrètes et rapides est irresponsable " constitue une provocation inutile et un aveu d impuissance que la base ne veut plus entendre ."Gouverner c'est prévoir , et ne pas prévoir , c est courir à sa perte" . C est Émile de Girardin , journaliste, mais aussi député qui le disait, et cette devise doit continuer à inspirer tous nos élus . Ils regagneront ainsi respect et confiance , pour le bien de tous.
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