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Pour réduire les coûts et obtenir des vins plus fruités, ces vinificateurs renoncent à la barrique
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Elevage
Pour réduire les coûts et obtenir des vins plus fruités, ces vinificateurs renoncent à la barrique

Pour alléger leurs coûts de revient ou modifier le profil de leurs vins, certaines coopératives et certains vignerons renoncent à l’élevage en barriques ou allègent leur parc.
Par Michèle Trévoux Le 06 novembre 2023
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 Pour réduire les coûts et obtenir des vins plus fruités, ces vinificateurs renoncent à la barrique
Quentin Cailleau, Vigneron en Anjou à Saint-Lambert-du-Lattay a complété sa gamme en lançant deux cuvées, élevées en amphore. Elles ont rapidement trouvé leur public - crédit photo : DR
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hez Alliance Bourg à Pugnac, les barriques ont définitivement déserté le chai. Depuis 2019, cette coopérative, qui produit 20 000 hl par an en AOC Bordeaux, Blaye-Côtes de Bordeaux et Côtes de Bourg, a progressivement liquidé son parc de 258 barriques. « La location de ces barriques nous coûtait 5000 € par an. En supprimant ce poste de dépense, pour la même somme nous pouvons boiser 2000 hl avec des alternatifs contre 800 hl avec les barriques », argumente Bastien Queille, le maître de chai depuis juillet 2022.

Travail simplifié avec les alternatifs

Cette décision s’est accompagnée d’une modification des vinifications pour obtenir des vins plus fruités et moins tanniques. « On favorise les extractions en début de fermentation et à partir de 1050, on réduit fortement les remontages », explique Bastien Queille.  Selon le profil des vins, il utilise des copeaux, des blocks ou des staves et élève ses cuvées 3 mois avec les copeaux, 6 à 9 mois avec les blocks et 12 mois avec les staves. « Avec ces alternatifs, ce qui est intéressant, c’est qu’on peut varier les chauffes et faire des assemblages de différents niveaux de chauffe dans une même cuve. Et le travail est simplifié par rapport à la barrique », poursuit-il.

Au Château Landiras à Landiras, François Puerto, le directeur général de cette propriété de 70 ha en AOC Graves, a réduit ses achats de barriques depuis 4 à 5 ans et commencé à utiliser des staves. « Avec mon œnologue, nous avons fait des essais avec des staves de différents tonneliers et les résultats ont été très concluants. Nous avons obtenu des vins très francs. Du coup, nous avons progressivement augmenté nos achats d’alternatifs et réduit de 30 % notre parc de barriques. Je peux ainsi boiser plus de vins tout en maîtrisant mes coûts », relate-t-il.

Un marché demandeur de vins moins marqués par le bois

Le château Landiras ne produit qu'une cuvée de rouge et une blanc. Pour répondre à la demande du marché qui s’oriente vers des vins moins marqués par le bois, François Puerto travaille sur la chauffe. « Que ce soit pour les barriques ou les alternatifs, nous choisissons des chauffes bondes, car nous ne recherchons pas le côté toasté et fumé ».  

Tout au nord du Médoc, au Château Poitevin, un cru bourgeois, Guillaume Poitevin, installé depuis 1991 sur le vignoble familial de 45 ha, n’est pas prêt à se séparer de ses 540 fûts destinés à l’élevage de ses rouges et à la vinification de ses blancs. Mais depuis peu, il a diminué ses achats de barriques et prolonge leur durée de vie. « Auparavant, je les renouvelais tous les 3 ans, maintenant c’est plutôt tous les 4 à 5 ans. L’idée, c’est de faire des vins plus accessibles, moins tanniques et qu’on peut consommer plus jeunes », précise-t-il non ajoutant que le souhait de faire des économie a compté dans sa décision.

A l’écoute de ses clients, Guillaume Poitevin a lancé une nouvelle cuvée premium il y a deux ans, ramassée à la main. « On a voulu étoffer notre gamme avec un grand vin », explique-t-il. En d'autres temps, un tel vin aurait été élevé en fût. Là non. « Nous élevons ce vin 14 mois en amphore pour sortir du profil bordelais traditionnel. C’est un vin plus fruité et gourmand, issu d’un assemblage, inédit jusqu’ici, de petit verdot, merlot, cabernet-sauvignon pour un tiers chacun ».

De nouveaux clients séduits par les vins élevés en amphore

Vigneron en Anjou à Saint-Lambert-du-Lattay, Quentin Cailleau, qui s’est installé en 2018 sur la propriété familiale de 27 ha, a lui aussi voulu compléter sa gamme en lançant une nouvelle cuvée, élevée en amphore. « Nous produisons 3 vins élevés en barriques, qui se vendent très bien. Mon idée était de séduire une autre clientèle avec de nouvelles cuvées, sans bois, plus pures et minérales, qu’on peut consommer plus tôt que nos cuvées traditionnelles ».

Le jeune vigneron a commencé par faire un essai en 2019 sur un blanc, puis il a poursuivi en 2021 avec une cuvée de cabernet franc. Il dispose désormais de 40 amphores de 160 l pour son rouge. Positionnées au même prix que les vins élevés en barriques, ces deux cuvées ont rapidement trouvé leur public. « Nous avons clairement deux types de clientèle : celle qui est restée fidèle à nos élevages fût, et de nouveaux clients séduits par nos vins en amphores », se réjouit-il. Tout l’art de ménager la chèvre et le chou.

Les ventes de barriques toujours en hausse

Les tonneliers viennent de réaliser une belle campagne. En 2022-2023 (1er avril au 31 mars), ils ont retrouvé leur niveau d’activité habituel, après plusieurs années difficiles du fait de petits millésimes, des feux en Californie et en Australie ou de la désorganisation des transports maritimes consécutifs à la crise Covid. Les les 57 entreprises adhérentes des Tonneliers de France ont vendu 685 000 fûts (+20 % vs n-1) pour un chiffre d’affaires de 556 millions d’euros (+27%). Sur le seul marché français, les ventes progressent de 33 % en volume et de 30 % en valeur. Néanmoins, les tonneliers s’inquiètent des difficultés d’approvisionnement en chêne depuis que l’ONF réserve une partie des bois de qualité merrain au sciage. « Cette situation crée des tensions tarifaires (...) . D’ici deux ou trois ans, il est à craindre que le prix du chêne ne permettra plus à une partie de nos clients d’élever leur vin sous bois neuf », ont-ils alerté dans un communiqué en septembre dernier. Suite à cet appel, le Ministère de l’Agriculture les a invités « à se tourner vers l’ONF afin de trouver des solutions ».

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