on-mort, mais non-vivant : l’état d’esprit de vignobles en difficulté, voyant leurs trésoreries se réduire à peau de chagrin et leurs créances enfler à en éclater, ressemble à celui d’un remord vivant. Le regret d’avoir augmenté les surfaces de production pour augmenter les profits à l’hectare et se retrouver avec des coûts désormais insoutenables. Le dépit d’avoir investi dans une certification agroenvironnementale coûteuse mais non rémunératrice (du bio déclassé au HVE sans valeur ajoutée). L’impuissance de devoir répondre à une offre d’achat non-rémunératrice pour dégager des liquidités avant que les cours baissent encore… Et l’angoisse de voir les finances saignées par les créances sans que les ventes les contrebalancent. Bref, tout pour se retrouver dans de beaux Draculas : sauvegarde, redressement, liquidation...
Mais le vampire n’étant jamais sûr, la cessation des paiements n’est pas une fatalité. Les tribunaux proposent des procédures préventives pour tenter de donner un nouveau souffle aux caves particulières et coopératives en difficulté. Demandant du courage, pour dévoiler l’ampleur de ses difficultés matérielles, ce premier pas permet de sortir de la torpeur d’une nuit sans fin, ne pouvant déboucher que sur l’évanouissement au chant du coq… Au-delà des expertises administrativo-juridiques, des dispositifs d’écoute psychologique et de conseil personnel existent pour ne pas sombrer dans le désespoir et la dévalorisation. Yes we canine !