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Leader mondial du bouchage, la Corticeira Amorim incarne une industrie du liège dynamique, avec des investissements colossaux en R&D, et tournée vers des enjeux de long terme. Le Directeur de la Communication et du Marketing de la Corticeira Amorim, Carlos de Jesus, a évoqué la stratégie du groupe en matière de développement durable <a href="https://www.vitisphere.com/dossier.php?id_dossier=50036">(pour relire l'interview de Carlos de Jesus, cliquez ici)</a>. 
Antonio Rios de Amorim, PDG de la Corticeira Amorim SA et Christophe Sauvaud, Directeur Exécutif d'Amorim France reviennent sur les arguments du liège face à la concurrence des alternatifs et livrent leur perception du marché et de ses perspectives.
M. Antonio Amorim : Amorim existe depuis 1870 et est aujourd’hui le leader de la production de liège. Le bouchage représente 50 % du chiffre d’affaires d’Amorim avec une forte concentration sur les segments moyen et haut de gamme. Notre premier marché est la France qui est remonté devant les Etats-Unis. Les autres débouchés du liège sont le revêtement de sol, l’aéronautique, les équipements sportifs (construction de bateaux, du voilier au kayak) et l’acoustique. Le grand lien qui unit nos productions à base de liège reste le développement durable. On commence par la forêt avec des arbres qui vivent jusqu’à 250 ans et peuvent connaître leur premier démasquage à 25 ans. La gestion des forêts de chêne-liège s’inscrit donc sur le très long terme. En outre, les sous-bois de ces forêts abritent des éco-systèmes qui en font les garants de la biodiversité des régions productrices. Leur basse densité de plantation à 100/150 arbres par hectares font des subéraies (forêts de chêne-liège) méditerranéennes de véritables remparts contre les incendies. Dans le même temps, le système racinaire particulièrement développé des chênes-lièges retient le sol contre l’érosion et permet aux arbres de s’approvisionner en eau en profondeur en temps de sécheresse. Le rôle protecteur du liège contre la désertification s’applique aussi aux populations de régions souvent pauvres : les emplois du liège sont particulièrement bien payés et limitent l’exode rural. Les forêts de chêne liège représentent 2,3 millions d'hectares sur le pourtour méditerranéen, en Espagne et au Portugal mais aussi France et en Italie, ainsi qu’en Algérie, Tunisie et Maroc. Pour ces régions, elles sont en quelque sorte un poumon, grâce à leur capacité de rétention de CO2. L’industrie du liège et de la façon de bouchons est elle-même peu polluante et nous avons consacré une partie de nos budgets de recherches et développement à améliorer ce qui pouvait l’être ; l’utilisation de la vapeur nous permet de limiter nos dépenses en eau, les déchets sont valorisés : avec les eaux résiduelles ils peuvent être utilisés pour fertiliser les forêts. La biomasse des poussières de liège est réutilisées pour la cogénération de chaleur et d’électricité, qui couvre 95 % de nos besoins d’énergie. Restent sur notre agenda des pistes d’amélioration en ce qui concerne la logistique et le transport de nos bouchons. Ce cycle de vie très positif du bouchon nous permet de convaincre le consommateur, à qui nous pouvons présenter une chaine de production ou tout se transforme et où rien ne se perd.
Comment la Corticeira Amorim anticipe-t-elle l'évolution des besoins et des exigences du marché du vin ?M. Antonio Amorim : Amorim a entamé voici dix ans une démarche inédite dans son secteur en matière de recherche et de développement. Nous avons investi 53 millions d’euros pour apporter des améliorations techniques à la qualité de ses produits et en développer de nouveaux. Cela nous permet de proposer à nos clients des produits significativement plus sûrs, qui répondent à des exigences renforcées. Nous sommes en outre la seule entreprise du liège à rendre un rapport de développement durable. La production de liège est assez éclatée : 80 % des entreprises exploitant le liège ont moins de 10 employés et sont face à un vrai défi quand il faut s’adapter aux exigences techniques d’un marché qui sélectionne ceux qui survivent. Par rapport aux alternatifs en plastique ou à vis, Amorim se positionne avec une vision claire et avantageuse en matière de performance technique et de qualité, de compétitivité-prix et d’éthique, avec une production bâtie pour un développement durable. Nous sommes confiants dans notre produit, le bouchon de liège, parce qu’il est techniquement, économiquement et durablement compétitif. Au cours des douze dernières années qui ont vu l’arrivée des bouchons alternatifs, Amorim a tout de même doublé son chiffre d’affaires. La production de vin n’est cependant plus sur la pente ascendante qu’elle a connue au cours des dernières années. Le Nouveau Monde ne plante pour ainsi dire plus, l’Europe arrache et même si la Chine fait contrepoids, la différence entre production et consommation de vin se réduit chaque année. Les petites récoltes que nous avons connues récemment accentuent ce mouvement. La consommation de vin reste stable, voire progresse, grâce aux marchés américain, asiatiques et d’Europe de l’Est et malgré la baisse de la consommation dans les berceaux du vin : la France, l’Espagne, le Portugal, l’Italie… On voit que la crise n’affecte pas les volumes de consommation mais favorise les vins d’entrée de gamme et la vente off-premise. Je suis convaincu que le marché du vin sera très porteur en sortie de crise, car pendant que cette dernière sévit, la consommation des Américains et des Chinois poursuit sa croissance. Dans le court terme, il faut donc faire face à la crise.
Comment se comporte le marché français ?M. Christophe Sauvaud : Le marché français est le premier débouché des bouchons Amorim. Notre offre couvre tous les segments de qualité, avec une très forte présence sur le haut de gamme. Selon la Fédération Française du Liège, le liège assure 79 % des bouchages en France, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale. Amorim a trois sites de production en France : l’un à Bordeaux, qui concentre toute notre offre de bouchons pour vins tranquilles, un autre à Cognac, pour les bouchons à tête, et le troisième, entre Reims et Epernay, pour la production de bouchons destinés aux vins effervescents. Nous disposons également d’un site de stockage et d’expédition qui nous permet des livraisons rapides et un maximum de réactivité aux demandes de nos clients, qu’ils soient vignerons indépendants ou grands groupes de négoce. Notre qualité de service est un avantage concurenciel considérable et un souci quotidien pour nos vingt commerciaux et nos partenaires en matière de logistique. Elle nous a permis de faire face et de réduire l’influence d’une tradition en matière de fournitures de bouchons : l’éclatement des sources et des fournisseurs. C’est avant tout pour fidéliser nos propres clients que nous avons développé notre qualité de produit, notre qualité de service et notre conseil sur une gamme large. M. Antonio Amorim : En France, comme sur de nombreux marchés-clés du bouchage, nos clients sur les marques propres, en particulier en moyen et haut de gamme, sont restés fidèles au liège. Nous souhaitons communiquer et promouvoir notre expertise auprès de tous les prescripteurs du bouchage, au premier rang desquels, l’œnologue et le chef de cave. Ce sont les acheteurs, et notamment les acheteurs anglais, qui ont imposé les concurrents du liège avec un discours sur la fiabilité produit et la satisfaction-client. Pourtant, en matière de perception par le consommateur de vin, le liège l’emporte aussi. Une étude américaine a étudié la réaction spontanée des consommateurs à l’ouverture de la bouteille. De l’aveu même des consommateurs : la capsule à vis c’est « facile », le bouchon de liège promet une bonne qualité de vin, alors que le bouchon en plastique fait craindre une mauvaise affaire…
 
             
          
  
                


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