alidé ce 4 décembre par le trilogue européen, le paquet vin devant modifier la réglementation vitivinicole face à la crise actuelle suscite des retours globalement positifs de la filière vin. Saluant ainsi « l'accord politique provisoire conclu par le Parlement européen et le Conseil sur la proposition de la Commission européenne » avec des réponses aux « demandes de longue date des opérateurs qui souhaitent se concentrer sur des outils orientés vers le marché », le Comité Européen des Entreprises Vins (CEEV) pointe dans un communiqué « un ensemble de recommandations politiques visant à aider le secteur vitivinicole à relever les défis majeurs auxquels il est confronté » : aide à la promotion, soutien au développement touristique, aides à l’adaptation climatique, encadrement du potentiel de production… Mais aussi le retour communautaire de l’arrachage primé, ce qui irrite le négoce européen, toujours vent debout contre les subventions destinées réduire le potentiel de production européen.
Concrètement, « l'organisation réitère sa ferme opposition à l'utilisation des fonds européens pour l'arrachage, même avec la restriction prévue » indique le CEEV. Car si le paquet vin valide la possibilité d’un financement de l’arrachage définitif à 70 % sur les fonds européens du Plan Stratégique National (PSN, 270 millions €/an pour la France) et à 30 % sur un financement de l’État Membre, l’accord réglementaire n’inscrit pas « les aides à l’arrachage parmi les mesures finançables par la réserve de crise européenne » regrette ainsi l’eurodéputé Éric Sargiacomo, qui demande une réforme des mobilisations des réserves de crise (450 millions €/an pour toutes les filières agricoles des 27 États Membres). La France demandant actuellement à la Commission européenne une mobilisation des réserves de crise pour financer une distillation (80 millions demandés par la filière, 40 millions € visés par le gouvernement), tout en préparant une campagne d'arrachage sur fonds nationaux (130 millions € pour 35 000 ha). Pour le négoce, en l’état « le résultat du trilogue confirme une approche équilibrée qui évite de se concentrer uniquement sur des mesures destructrices dictées par la crise » commente Marzia Varvaglione, la présidente du CEEV, pour qui dans la filière vin « nous devons être conscients que la législation européenne ne peut pas résoudre tous les défis auxquels nous sommes confrontés ». La gestion de la surproduction ne passant pas par l’aide à l’arrachage pour elle.
Opposition espagnole
Même réaction pour la Fédération Espagnole du Vin (FEV), qui salué l'accord politique du paquet vin, mais affirme dans un communiqué « son opposition à l'utilisation de fonds européens pour l'arrachage des vignobles, estimant que toutes les aides doivent viser à améliorer la compétitivité de ceux qui souhaitent rester dans le secteur et non à encourager l'abandon des cultures et de l'activité ». Pour le directeur général de la FEV, José Luis Benítez, : « nous ne pouvons que réitérer notre position selon laquelle l'Espagne ne doit en aucun cas prélever des fonds destinés à la promotion ou à des investissements pour financer un éventuel arrachement ».



