a présidente de région Occitanie, Carole Delga, l’a annoncé face à la presse ce vendredi 5 décembre, « ça faisait plus de deux ans que je demandais au président de la République que l’Occitanie soit un territoire d’expérimentation sur les conséquences du réchauffement climatique, il a donné son accord lors de sa venue le 22 novembre dernier » à Toulouse. En conséquence, elle ajoute que le préfet de région, Pierre-André Durand, « a bien reçu confirmation de cette décision, et pour consigne de bâtir ensemble ce projet de territoire expérimental sur cet aspect du réchauffement climatique ». A la suite des incendies ayant touché l’Aude et les Corbières cet été, Carole Delga avait réaffirmé cette nécessité de reconnaissance des spécificités, en particulier sur la question de l’accès à l’eau et l’accélération des décisions administratives relatives à la mise en œuvre de solutions locales d’irrigation : maillage, retenues collinaires, réutilisation d’eaux usées, captages…
Attendue par tout le vignoble régional sous la forme d’un plan Marshall, demandé par les vignerons indépendants ou le négociant Gérard Bertrand, cette reconnaissance expérimentale peut constituer un premier pas vers le laboratoire de résilience du vignoble qu’espèrent les producteurs viticoles d’un Languedoc à présent exposé quasiment chaque année à la sécheresse.
Concrètement, cette reconnaissance ouvre maintenant à une concertation entre le préfet de région, la chambre d’agriculture et les représentants des territoires, pour que le préfet fasse ensuite des propositions au président de la République. « C’est le président qui tranchera ensuite, nous espérons à l’issue du premier semestre 2026, sur ce qui sera retenu », décrit Carole Delga. Si elle n’annonce donc pour l’heure aucun financement ou plan d’action bien défini, cette constitution en territoire d’expérimentation doit « faciliter les choses » et ouvre la porte à « un allègement administratif et réglementaire sur thématique transversale et multi-usages de la question de l’eau », appuie la présidente de région Occitanie. Elle cite ainsi en exemple l’allongement de 18 mois de la procédure d’extension de l’apport d’eau du Rhône vers le secteur du Minervois (projet Aqua Domitia 1) pour des considérations administratives et réglementaires. Des procédures dérogatoires et d’urgence, « à l’image de ce que l’Etat a su faire pour Notre-Dame de Paris ou les J.O », sont également demandées par la présidente de région pour accélérer le projet d’apport de cette eau du Rhône jusqu’au Roussillon (projet Aqua Domitia 2), « et ne pas attendre encore 15 ans pour pouvoir apporter cette eau jusqu’à Perpignan ».
Rappelant un investissement « de 450 millions € depuis 9 ans » de la région dans le réseau d’eau, Carole Delga attend que cette reconnaissance de territoire expérimental apporte le soutien plus appuyé de l’Etat sur les grands projets structurants comme Aqua Domitia 2 ou encore en maintenant les niveaux de dotation des deux agences de l’eau régionales Rhône-Méditerrannée-Corse (RMC) et Adour-Garonne. « Un investissement pluriannuel de l’Etat et la mobilisation de crédits européens exceptionnels, à l’image de ce qui est fait en Grèce, touchée par les questions de sécheresse, sont indispensables », appuie-t-elle. Alors qu’elle se questionne déjà sur les surfaces qui seront arrachées suite aux dernières annonces de la ministre de l’agriculture Annie Genevard, la filière viticole d’Occitanie peut espérer de l’eau pour pérenniser la culture des surfaces qui resteront en production.




