menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / Le négoce veut être acteur de la sortie de crise viticole : "comment attirer des jeunes quand ils voient les anciens rémunérés par la distillation et arrachant leur patrimoine ?"
Le négoce veut être acteur de la sortie de crise viticole : "comment attirer des jeunes quand ils voient les anciens rémunérés par la distillation et arrachant leur patrimoine ?"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Coup de gueule
Le négoce veut être acteur de la sortie de crise viticole : "comment attirer des jeunes quand ils voient les anciens rémunérés par la distillation et arrachant leur patrimoine ?"

Alors que la filière vin est suspendue aux possibles annonces ministérielles de la semaine prochaine sur l’arrachage et la distillation, les négociants tapent du poing sur la table des négociations où ils veulent siéger et ne sont pas conviés. Ils martèlent que "le négoce ne souhaite pas empêcher les aides, mais celles-ci doivent accompagner la restructuration de la filière et la conquête des marchés".
Par Alexandre Abellan Le 21 novembre 2025
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Le négoce veut être acteur de la sortie de crise viticole :
'Si des annonces se concrétisent, nous savons déjà qu’il n’y aura pas de relance du marché' craignent les négociants. - crédit photo : Adobe Stock (svetazi)
I

ls en ont gros. Dans une lettre envoyée à la ministre de l’Agriculture cette fin de semaine, les représentants du négoce interpellent Annie Genevard sur leur mise à l’écart d'une réunion au ministère ce 14 novembre à propos de l’évolution de la réglementation européenne (le paquet vin actuellement négocié à Bruxelles). Alors que la ministre est attendue à Montpellier en début de semaine au salon Sitevi pour présenter des annonces de sortie de crise (peut-être des fonds européens et nationaux sur l’arrachage et la distillation, peut-être des exonérations sur les cotisations MSA ou les impôts type TFNB... après la manifestation de Béziers la filière ne peut imaginer qu'il n'y ait aucune annonce), le négoce a la désagréable impression de ne pas être considéré en tant que tel.

Un spectateur des travaux finis

Des représentants du négoce précisent à Vitisphere qu’ils ne reprochent rien à la viticulture (« nos relations et collaborations se sont même améliorées »), mais à la DGPE, « qui parle seulement à la viticulture » et qui ne considère pas les négociants comme parties prenantes dans les échanges. En l’état des discussions qu’ils n’ont pas alimentées, les négociants estiment que « si des annonces se concrétisent, nous savons déjà qu’il n’y aura pas de relance du marché, mais l’intervention d’un pompier service, en la personne de la ministre, pour éteindre le feu. Mais il n’y aura pas de solutions structurelles. » Martelant que « le négoce ne souhaite pas empêcher les aides, mais celles-ci doivent accompagnent la restructuration de la filière et la conquête des marchés ».

Pacte de confiance

Alors que le négoce plaide depuis 2023 pour un meilleur pilotage de la réduction du potentiel de production (à l’occasion de distillations et d’arrachage), l’aval l’a d’autant plus mauvaise d’être mis à l’écart des réflexions sur la réduction du potentiel de production que le récent rapport du Sénat sur la crise viticole pose que « si la filière souhaite sortir la tête de l’eau, elle doit absolument nouer un pacte de confiance entre ses composantes amont et aval, c’est-à-dire entre les producteurs et les négociants. C’est toute la filière, dans son ensemble, qui a son destin entre ses mains. »

Entrain de sénateurs

Le rapport critiquant notamment la stratégie de rééquilibrage de l’offre avec la demande par l’arrachage et la distillation, plutôt que développer de nouveaux produits et marchés. Les conclusions des sénateurs tirent notamment un constat que le négoce voudrait faire rentrer dans l’esprit de la DGPE : « de même que le producteur est maître en son royaume, le négociant est maître en le sien. Toute la problématique est qu’il s’agit en réalité d’un seul et même royaume qui, pour croître et prospérer, doit entretenir et surtout élargir ses voies de communication. » D’où les demandes sénatoriales d’entrée expérimentale du négoce dans les Organismes de Défense et de Gestion (ODG), la tenue d’Assises de la viticulture pour favoriser une vision d’avenir partagée reposant sur des profils produits concertés et des productions contractualisées (avec un conditionnement des aides à la réussite de ces assises)…

Si le ministère de l’Agriculture prévoit d’inclure la viticulture dans ses conférences de la souveraineté (lancées ce 8 décembre à Rungis sous la forme d’un "grand réveil alimentaire"), le négoce veut d’urgence être entendu et participer aux travaux conditionnant l’avenir de toute la filière. Les représentants du négoce posant la question clé : « comment attirer des jeunes dans la filière quand ils voient les anciens rémunérés par la distillation et arrachant leur patrimoine, et leur retraite ? Ce n’est pas viable. »

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
NSTI34 Le 21 novembre 2025 à 19:35:15
Pour moi, c'est une évidence : les seules structures qui fonctionnent réellement sont celles qui intègrent des partenaires sur l'ensemble de la chaîne de production. Tant que chacun continue de tirer la couverture à soi, sans regarder les problèmes dans leur globalité, on tourne en rond. Et dans ce contexte, on ne peut pas reprocher au négoce de faire cavalier seul si, de l'autre côté, on refuse de l'intégrer aux coûts de production réels, aux contraintes du terrain et aux décisions qui engagent l'avenir de la filière. On parle d'avenir, de compétitivité, de stratégie? mais on exclut encore certains maillons essentiels. Comment espérer des solutions structurelles si tout le monde n'est pas autour de la table ? C'est vraiment dommage, parce que la filière ne pourra s'en sortir que collectivement.
Signaler ce contenu comme inapproprié
max le caviste Le 21 novembre 2025 à 17:49:41
Et si les cavistes participaient aussi? Ils sont en contact direct avec le consommateur final....
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Bas-Rhin - CDD Les Grands Chais de France
Gironde - CDI Altagile
Gironde - CDI CIE VINICOLE BARON EDMOND DE ROTHSCHILD
Charente - CDD Chambre d'Agriculture de la Charente
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé