oup de pub, coup de sang et coup de ciseaux. Le service presse d’Aldi est catégorique auprès de Vitisphere : depuis ce samedi 20 décembre, il n’y a plus, et il n’y aura plus, de diffusion de la publicité radiophonique de l’enseigne allemande (1 300 magasins en France) qui « vous propose ce cépage de Bourgogne aux arômes de noisettes »* pour appuyer l’offre promotionnelle de deux bouteilles de chardonnay Pays d’Oc IGP (Indication Géographique Protégée) sous la marque de distributeur Cépage d’Or à 4,4 € (au lieu de 5,5 €, soit -20 %). Un retrait faisant suite à un virulent communiqué de presse du Bureau Interprofessionnel du Vin de Bourgogne (BIVB), qui dénonçait ce 20 décembre une « distribution sans foi ni loi », en fustigeant ce spot radio, sans préciser le nom d’Aldi, pour sa violation des règles de protection de l’Appellation d’Origine Protégée (AOP). Menaçant de poursuites judiciaires pour la référence à l’AOP Bourgogne dans un spot pour une IGP, le BIVB soulignait que « cette référence à la Bourgogne, associée à un produit qui n’en est pas originaire, est une violation flagrante du droit des appellations d’origine. Cela constitue un détournement de notoriété manifeste et une volonté de tromperie du consommateur. »
Regrets
Indiquant vouloir « lever toute ambiguïté » dans une déclaration écrite, Aldi explique que « le vin en question est bien un chardonnay Pays d’Oc IGP, conforme à son indication géographique. Le message diffusé quant à lui faisait référence à l’origine du cépage, originaire de Bourgogne, ce qui a pu prêter à interprétation sur l’origine du vin lui-même. » Se défendant de toute pratique litigieuse, l’enseigne « précise que le message diffusé n’avait pas pour but d’établir un lien entre ce vin et une origine bourguignonne et regrette que cette formulation ait pu susciter des incompréhensions. L’enseigne réaffirme son respect des appellations, des terroirs et du travail des viticulteurs. »
Ayant été contacté par Aldi, le BIVB vient de publier un second communiqué, où l’interprofession « prend acte de cette décision [de retrait définitif du spot] qui correspond à sa demande », sachant que « toutefois, le Comité des vins de Bourgogne reste particulièrement vigilant, d’une part au respect de l’engagement pris et, de manière plus générale, au respect du droit des appellations d’origine. Dans le cas contraire, il utilisera tous les moyens à sa disposition pour les faire respecter. »
Faisant amende honorable, Aldi ajoute que « la confiance des consommateurs comme celle de ses partenaires producteurs est une priorité absolue » et que l’enseigne « accorde une attention particulière à communiquer une information toujours plus claire, précise et respectueuse des identités viticoles. Le discounter rappelle enfin son engagement constant aux côtés des viticulteurs et son attachement à la pérennité des exploitations ainsi qu’à l’ancrage territorial des filières viticoles françaises. » Et ce même si les prix des vins vendus dans ses rayons peuvent en faire doute : mais il s’agit de suivre un cours de marché déséquilibré par la surproduction, pas la réalité des coûts de production reconnaissait récemment Aldi.
* : Détail cocasse, la contre-étiquette de ce vin n’évoque pas d’arômes de noisette, mais « des arômes floraux tels que l’aubépine et les fleurs blanches ».




