ecrutement accompli pour la direction du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) : lancé cet été, le remplacement Fabien Bova, en fonction depuis le premier juillet 2013, sera effectif le 1er mars 2026. Dès le 17 février, Anthony Jezegou rejoindra l’interprofession pour réaliser un tuilage avec son prédécesseur, qui fait valoir ses droits à la retraite. Breton de 46 ans diplômé ingénieur agricole de l’ESA d’Angers (ainsi que d’un WSET niveau 1), Anthony Jezegou est passé par la fonction publique comme Fabien Bova (le premier comme analyste du marché céréalier de l’Office National intégré à FranceAgriMer, structure lancée par le deuxième). Ayant été courtier en céréales à Bayonne (groupe Intercourtage), Anthony Jezegou travaillait pour le groupe bancaire Crédit Agricole depuis 2007 : d’abord dans les Landes, puis en Gironde où il dirige le service dédié à la viticulture depuis 13 années.
Connaisseur des enjeux économiques viticoles, Anthony Jezegou ne va pas être dépaysé au CIVB, où les défis d’avenir ne manquent pas alors que les vins de Bordeaux sont en pleine crise historique. La nouvelle direction du CIVB devra non seulement piloter le redimensionnement du vignoble bordelais (qui a déjà arraché 18 000 hectares de vignes AOC en 3 ans et évoque 5 500 ha à arracher de nouveau), mais aussi la mise en place de prix rémunérateurs (via la révision d'Egalim 4 travaillée avec les vins du Rhône par Fabien Bova*), sans oublier la feuille de route de la nouvelle présidence du CIVB (Bernard Farges élu ce 7 juillet).
Cette dernière annonçait « sur le volet gouvernance, les deux fédérations [de la production et du négoce] souhaitent engager dès l'automne une modification des statuts du CIVB pour permettre la mise en place d'une co-présidence pour ce mandat, dès que nos statuts seront validés par l'Etat. Lors des prochains mandats, cette coprésidence pourrait être mise en œuvre si les familles le souhaitent. » Alors que les groupes organiques du CIVB deviennent des groupes de territoire, un autre sujet budgétaire devra être étudié par l’interprofession qui voit ses commercialisations décliner et voit réduire en conséquence ses cotisations et donc ses moyens d’action. En témoigne l’annulation de l’édition 2026 de Bordeaux Fête le Vin.
* : Fin connaisseur d'Egalim, Fabien Bova expliquait récemment que « comme nous travaillons à prix déterminé, il y a besoin de faire évoluer le texte pour faire grandir le lien entre indicateurs de prix (ou de coûts) et le prix effectivement payé au viticulteur. Actuellement, le lien n’est pas consistant. Il faut le renforcer pour avoir la promesse politique d’Egalim : une juste rémunération des agriculteurs. Actuellement, le job n’est pas fait. » Un projet avance avec l'interprofession des vins du Rhône (Inter Rhône) et le Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV, présidé par Bernard Farges).




