u sénateur Joseph Capus et au baron Le Roy la filière vin reconnaissante. Ce jeudi 9 octobre se tenait à l’Assemblée nationale un colloque célébrant les 90 ans des Appellations d’Origine Contrôlées (AOC) et de l’Institut National des Appellation d’Origine (INAO). Même si depuis 1935 les premières sont depuis devenues AOP (Appellations d’Origine Protégées) et le second devrait se rebaptiser INOQ (étant Institut National de l’Origine et de la Qualité). Si les noms changent, plus ou moins, l’intérêt reste, comme le défend le député Christophe Marion (Loir-et-Cher, Ensemble Pour la République), à l’initiative du colloque, plaidant sur Twitter pour la conservation de l’INAO : « supprimer cette agence, menacerait nos produits d’origine (donc les producteurs). Je suis attaché à cette institution très moderne ! »
Alors que le vignoble s’est exprimé contre les récents projets de fusion/suppression ciblant notamment l’INAO, la recherche d’économies dans le prochain budget pousse la filière à rappeler ses positions. Et ses raisons. « Depuis 90 ans, l’INAO a prouvé son utilité stratégique et son rôle fédérateur » pose dans son discours Jérôme Bauer, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin AOC (CNAOC), pointant que 95 % du vignoble est sous AOP ou IGP, « générant 92 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 440 000 emplois non-délocalisables et 32 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 1,4 % de notre PIB ».


Portant un modèle de valeur ajoutée ancrée dans les terroirs, l’INAO « doit être soutenu. Les professionnels sont prêts à prendre leur part, ils l’ont dit [NDLR : avec une hausse des cotisations en 2025]. Mais ils ne peuvent pas porter seuls un modèle qui fait la fierté et le succès de la France dans le monde » alerte Jérôme Bauer, pour qui « il est impératif que l’État soutienne une politique ambitieuse de qualité, en sacralisant les budgets de notre Institut dans le prochain Projet de Loi de Finances (PLF 2026). Bien que notre pays traverse une période de tensions et de doutes, donnons-nous les moyens de poursuivre cette grande aventure collective : celle de la politique de l’origine et de la qualité, qui fait le prestige de la France et continue d’inspirer le monde entier. »
Ne pouvant prendre position aussi frontalement, devoir de réserve oblige, l’INAO relève dans son communiqué de colloque que « cette rencontre a permis de montrer combien les signes d’identification de l’origine et de la qualité, à chaque étape clef de leur passé, ont fourni des réponses aux défis du moment, à la lumière d’une histoire faite d’innovations et d’adaptation, dynamique qui se perpétue encore aujourd’hui », alors que « cette politique publique concerne une exploitation française sur trois et représente près de 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, soit 40 % du chiffre d’affaires de la production agricole française ». L’INAO gérant les AOP, les IGP, les Spécialités Traditionnelles Garanties (STG), le Label Rouge et l’Agriculture biologique.