ans le monde ouaté des interprofessions viticoles, c’est un coup de tonnerre d’autant plus tonitruant qu’il est unique. Cette rentrée, l'interprofession des vins de Loire, InterLoire, met à pied pour fautes graves Sophie Talbot, sa directrice générale, et Alexis Trentesaux, son directeur marketing et communication. « C’était une question de protection du reste du personnel. Les membres du bureau de l'interprofession (à parité viticulture et négoce) n'ont pas hésité un instant au regard de l'ensemble des éléments portés à leur connaissance » pose Camille Masson, le président d’InterLoire ajoutant qu'« en effet, il fut acquis que nous étions en présence d'un grave manquement au respect des valeurs humaines et de travail que le négoce et la viticulture partagent sans aucune espèce de réserve possible ». Contactés, Sophie Talbot et Alexis Trentesaux ne souhaitent pas réagir sur ces mises à pied.
Ne prévoyant pas de remplacement poste pour poste, l’interprofession met à profit cette brutale évolution de son organigramme pour se remettre en cause à marche forcée, alors que l'ensemble de la filière affronte des vents contraires et que plus aucun bassin viticole n'est épargné. Ce qui impose « des économies et de la rationalité » indique Camille Masson, qui expose la décision collective de « mettre à profit cette situation, et de ne pas la subir, afin de prévenir plutôt que de guérir, ce que permet aussi une réduction des charges RH. Dans cette crise subie par les agissements de deux collaborateurs, nous mettons en place une nouvelle organisation, afin de gagner en synergie, en cohésion d'équipe et en efficience de gestion des dossiers pour accompagner mieux le collectif des vins de Loire, à partir des équipes en place. C'est le seul objectif des représentants d'Interloire. »
Déjà effective, la réorganisation de la direction passe concrètement par la création d’un poste de secrétaire générale, occupé par Élodie Valtier, précédemment Directrice Administrative et Financière et récemment Directrice des Ressources Humaines d’InterLoire. Globalement, cette réorganisation doit permettre à l’interprofession de « gagner en agilité, en réactivité et en souplesse pour moins travailler en silos et plus en pont entre départements » pointe Camille Masson, indiquant qu’une mission d’accompagnement au changement est actuellement menée par Bernard Jacob, figure du négoce ligérien qui est également directeur de transition pour Alliance Loire.
Réappropriation opérationnelle
La filière des vins de Loire voyant les signaux d’alerte s’allumer commercialement (notamment en France) et économiquement (sur la valorisation des vins), sa réorganisation accélérée doit également remettre au cœur de son réacteur ses élus afin de piloter l’avenir de la filière ligérienne. « Notre réflexion sur l’organisation interne nous amène par syllogisme à la nécessité de la réappropriation opérationnelle de l’outil par les élus pour répondre aux attentes des opérateurs » rapporte Camille Masson. Ce qui pourrait passer par une évolution des missions de l’interprofession. Ne recrutant pas à date de nouveau responsable de la communication, InterLoire se fait actuellement accompagner le temps de tirer le bilan des 10 ans de la réforme des actions de promotion de l’interprofession : qui se focalise sur l’export quand le marché français est la chasse gardée des Organismes de Défense et de Gestion (ODG). À moins d'une nouvelle évolution, sortie de la ouate interprofessionnelle ?