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"Un paysan ne se suicide pas. On l’assassine" : appel à encadrer la rémunération du vin et lever les pressions des banques et de la MSA
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"Un paysan ne se suicide pas. On l’assassine" : appel à encadrer la rémunération du vin et lever les pressions des banques et de la MSA

Des parlementaires bordelais ont répondu présents à l’invitation du collectif VITI 33. Organisation de Producteurs, loi Egalim, soutien des banques : autant de sujets qui pourraient portés de façon transpartisane, selon députés et sénateurs présents.
Par Colette Goinère Le 30 septembre 2025
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- crédit photo : Colette Goinère
«

 Il faut que ça s’arrête » lance le porte-parole du collectif Viti 33. Ce lundi 29 septembre à 17h30 dans une salle de la mairie de Pian-sur-Garonne, son maire, Didier Cousiney, fait allusion au suicide d’un viticulteur, le mardi 23 septembre. Autour de la table un petit noyau de parlementaires girondins et des représentants de la filière ont répondu à son invitation, dans l’urgence. « Il va falloir travailler main dans la main. Il faut que vous fassiez quelque chose. Il faut lever la pression exercée par les administrations, qu’il s’agisse de la MSA, des banques. Un paysan ne se suicide pas. On l’assassine. Que pensez-vous faire ? Nous, on nous laisse tomber ». Didier Cousiney regarde l’assistance et pour enfoncer le clou, évoque son propre cas. « Je devais de l’argent à la MSA. Au global entre la MSA et la banque, ils m’ont piqué 15 000 €. » On n’en saura pas plus.

Visages compatissants, députés et sénateurs du département écoutent religieusement. Le silence qui suit, est vite rompu par le viticulteur et négociant Renaud Jean, membre du collectif Viti 33, qui avance deux propositions lesquelles ne couteraient rien à l’Etat : la protection des contrats amont au sein de la loi Egalim et la création d’Organisations de producteurs (OP) dans le but de planifier et d’organiser le marché du vin. La sénatrice Florence Lassarade, membre des Républicains, s’étonne et demande pourquoi le décret concernant les OP n’a pas été signé. « La ministre de l’Agriculture voulait que tout le monde soit d’accord. Or le syndicat des vignerons indépendants ne l’est pas » lui répond Renaud Jean. Bernard Farges, le président du Conseil interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB), acquiesce d’un hochement de tête.

Constat d’échec de la cellule de crise

De son côté le sénateur Hervé Gille, membre du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, explique posément qu’il faut « jouer la partie de façon collective » au Sénat et à l’Assemblée nationale. Et de proposer d’utiliser l’espace transpartisan. « Il y a une voie à trouver au niveau parlementaire » répète-t-il . Et d’enchainer sur un point délicat : comment gérer les situations dramatiques ? « C’est en tout cas un constat d’échec de la cellule de crise mise en place par le préfet et à laquelle nous ne sommes pas associés ».

Pendant ce temps, Bastien Mercier, du collectif Viti 33, fait circuler autour de la table, une note censée reprendre des éléments du constat dressé par la Cour des Comptes sur la MSA : on y retrouve notamment la difficulté à adapter ses services aux nouvelles formes de précarité, un manque de suivi dans les dossiers avérés en difficulté et de souffrance psychique rencontrée dans le milieu agricole. « Le rapport de la cour des comptes est accablant. Pourquoi ne pas lancer une enquête parlementaire au niveau de la MSA ? » interroge-t-il.

Une loi pour la rémunération viticole

Pascal Lavergne, ex-député du groupe Renaissance, se demande s’il ne faudrait pas une meilleure maîtrise des volumes de production. Vient sur le tapis la question de la rémunération des viticulteurs. Bernard Farges, rappelle qu’il serait pertinent de monter une proposition de loi (PPL) avec un texte qui pourrait rassembler tout le monde et d’espérer un dispositif qui renforce le revenu des agriculteurs. « Nous portons ce dossier avec la Fédération des producteurs laitiers et bovins » indique- t-il.

La députée Edwige Diaz, vice-présidente du Rassemblement National, depuis le début de la réunion, prend des notes. Restée silencieuse jusqu’alors, elle déclare que sa famille politique s’est battue pour qu’il n’y ait pas de hausse des taxes sur la viticulture. Il n’en faut pas plus pour que Renaud Jean sorte de ses gonds : « Je ne vous permets pas de profiter de cet espace ». Il est vite arrêté par Didier Cousiney qui, voix forte, rappelle qu’il souhaite une réunion « digne ». Edwige Diaz tente d’expliquer qu’elle est favorable à l’évolution de la loi Egalim.

S'il y a une vraie volonté, il y aura une possibilité

Il est 19h30, quelques parlementaires se sont échappés. Bernard Farges martèle que les OP, la loi Egalim, le soutien que pourraient apporter les banques : autant de sujets qui peuvent être portés de façon transpartisane. Hervé Gille renchérit : « s’il y a une vraie volonté d’apporter des réponses, il y a aura une possibilité ». Didier Cousinez sourit : « J’espère que vous parlerez d’une seule voix. Le combat est long. On reviendra vers vous » promet-il. La séance est levée.

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Tous les commentaires (6)
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boule et bill Le 16 octobre 2025 à 12:21:43
tel le prophète Daniel, la filière viticole est désormais séquestrée dans ce qui est devenue une fosse aux lions . Il faudrait donc une intervention majeure des pouvoirs publics pour calmer les créanciers , notamment les banques locales. C est comme cela que Daniel fut sauvé car les lions furent muselés et Darius le gracia après une nuit éprouvante. Notre nuit a nous duré depuis quelques temps déjà et les lions rugissent , comme en témoignent les chiffres des rj et lj . Daniel est à bout et seuls le préfet à Bordeaux et les ministres à Paris peuvent encore lui sauver la vie .
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augustin Le 06 octobre 2025 à 09:13:13
La gendarmerie et le magistrat en charge de l enquête sur le suicide récent d un viticulteur bordelais ne semblent pas avoir encore communiqué leurs conclusions , notamment sur les raisons de cette tragédie. Nous aimerions tous savoir côté terrain et voulons croire qu il en est de même chez les grands qui nous gouvernent .Toute vérité est bonne à dire .A suivre donc car s il est important de ne pas repandre de rumeur , il reste toujours non moins pertinent de comprendre pourquoi à cette rentrée 2025 certains d entre nous peuvent penser que le suicide devient pour eux la seule solution . Souhaitons que l enquête se termine et que les résultats en soient connus avant la réunion de crise prévue le 16 octobre à Bordeaux autour de monsieur le préfet Guyot. Il est le garant de l ordre public et ce type de suicide ne peut être ignoré.
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bill et boule Le 01 octobre 2025 à 05:54:43
Prochaine reunion chez m le préfet guyot le 16 octobre .On y espere la présence de représentants des mondes judiciaires et bancaires pour juguler la prolifération des lj.Ensuite il faut jouer la carte de la solidarité entre grands crus et le reste de la filiere pour redonner de l oxygène au négoce et aux petits châteaux.Enfin il va falloir de stocker par semi remorques entiers , soit en domestique gd via egalim 4 ... soit en grand export via une refonte devenue indispensable de l assiette de la cvo du civb , du volume à la valeur. Autant de recettes connues dans leur principe ( merci a collectif viti 33 et confederation paysanne )mais trop longtemps ignorées par nos caciques , pour préserver un entre soi et un statu quo , non seulement toxiques hier ...mais mortels demain . Souhaitons que préfet et civb mettent fin à la rengaine arrachage et pub pour aborder les vrais sujets . On stoppe l hémorragie et on repart à la conquête des nouveaux marches comme nos parents l ont fait jadis pour la rpc et nos aïeuls pour les usa . Les vins sont bons notamment le trio 18 19 20 et le 22 .Quant à l autre trio 21 23 24 souvent moins qualitatif , il pourra servir de produit d appel face à une concurrence intrrnationale féroce mais contournable :*) Bordeaux doit se réinventer , et c est maintenant . 16 octobre donc pour enfin travailler ensemble et reprendre l initiative .
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bill et boule Le 01 octobre 2025 à 03:56:33
la prochaine réunion à la préfecture de Gironde prévue le 16 octobre peut marquer un tournant à Bordeaux si elle est correctement organisée autour des vrais sujets et avec les bons interlocuteurs .D'abord les administrateurs judiciaires et les mandataires liquidateurs . Ensuite les principaux créanciers que sont dgfip msa et les banques locales .Enfin le civb qui doit se résigner à modifier l assiette de sa cvo pour passer du volume à à valeur tout en renonçant au tandem arrachage campagne de pub pour migrer rapidement sur la reconquête du grand export à commencer par le Brésil de Lula et l Inde de Modi .Cela fait 5 ans que l on tourne autour du pot et la filière souffre de ce manque de stratégie qui doit redevenir concertée et volontariste . Et interdire les prix bas aux vitis est une absurdité dans le contexte actuel : ici comme ailleurs ventre affamé n à pas d oreilles :*( !!!
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augustin Le 30 septembre 2025 à 22:26:32
l histoire bégaie depuis 5 ans et la crise sanitaire... les élus bordelais font comme l executif parisien : ils sont encore dans les écoute et la calinotherapie teintée de pnl mal assimilée .Tandis que les magistrats bien malgré eux envoient des charrettes entieres de tpe viticoles d abord en rj puis en po et enfin en lj. Ces réunions ne servent plus à rien .Banques msa et dgfip doivent changer d attitude tandis que la reconquête du grand export doit devenir la priorité. Le silence du civb de la fgvb et de l umb est sidérant : Bordeaux vin est ko, dans les cordes et l arbitre egrene le compte à rebours avant la fin de la partie qui devient imminente à force d avoir été annoncée dans l indifférence générale. Merci à viti 33 qui a tout fait et depuis longtemps,lors de son opus " restera t il des vignerons à Bordeaux ? " .Le titre à l époque était provocateur , c est désormais un avertissement sérieux pour tous les acteurs de la filière...
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Dominique Le 30 septembre 2025 à 18:21:02
Visages compatissants et écoute religieuse : c'était bien le moins... Ceci dit, la partie politique a été d'un creux absolu. Comme c'était un numéro de communication bien rodé, un appel à l'IA aurait évité des efforts inutiles. Beaucoup des présents sont venus déplorer les effets des décisions qu'ils ont chéries. aurait dit Bossuet. Tout le monde aura le temps de crever avant que le dixième des intentions affichées soient réalisé. Mais l'important c'est d'afficher de la compassion.
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