ice-président de la région pour la viticulture, Jean-Louis Cazaubon a des craintes sur le prochain plan d’arrachage annoncé par la ministre de l’agriculture Annie Genevard, lors de sa venue au Sitevi à Montpellier ce mardi 25 novembre. « On va arracher, c’est très bien, mais en parallèle on constate qu’à l'échelle planétaire, la production a baissé partout en Espagne, en Italie… Certes la consommation a baissé, elle aussi, mais moins que la production. Or ce que disent certains experts, c'est que dans les deux ans ça risque de repartir et on risque de manquer de vin. Alors il ne faudrait pas qu'on soit les cocus de l'histoire, que l’Occitanie soit le bon élève de l'arrachage, que les autres nous regardent arracher pour en tirer les bénéfices quand ça repartira » indique-t-il à la presse ce vendredi 5 décembre, en parallèle de l’annonce du classement de l’Occitanie en territoire expérimental face à l’évolution des concditions climatiques.
Soulignant que le vignoble de la région « a déjà donné l’année dernière » en terme d’arrachage, le vice-président de la région Occitanie souligne que « si on arrache encore 15 000 ha cette année, il faudrait le faire avec une certaine vision et ne pas arracher les vignes productives qui sont équipées d’irrigation* ». Des lignes directrices justement fixées par la ministre lors de ses annonces à Montpellier. Alors que le paquet vin réintégrant les primes à l'arrachage dans la réglementation communautaire est en cours de validation, dans la filière vin « il faut préparer les critères de priorité souhaitées par la ministre de l’Agriculture. L’objectif restant d’aboutir avant le salon de l’Agriculture sur des dossiers formels pour la mise en œuvre de l’arrachage le plus vite possible » expliquait récemment à Vitisphere Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer, qui refuse tout critère de sélection (âge des vignes, irrigation, cépages rouges ou blancs...) pour les vignerons souhaitant quitter définitivement la viticulture (en arrachant l'inégralité de leurs vignes).
Dans tous les cas, « la viticulture a un avenir, mais il faut le préparer » souligne Jean-Louis Cazaubon. Qui appuie sur l’évolution de la consommation et la nécessité d’accompagner « les initiatives qui sont prises dans le vin à bas alcool, ou l’exemple de la tireuse à vin, comme on connaît pour la bière, pour des bulles, des vins peu alcoolisés qui correspondent à des moments de convivialité ». il rappelle donc que « 45 % des agriculteurs ou des viticulteurs vont quitter le métier dans les 10 ans, comment on les remplace ? ». La région Occitanie a donc mis en place une société foncière de portage « qui détient actuellement 600 ha, alors on ne va porter tout le foncier d’Occitanie, mais ça vient en supplétif pour accueillir des jeunes qui arrivent de l'extérieur filles aux garçons, qui veulent s’installer mais n’ont pas les moyens d’acheter ».
* : Ajoutant que la région est au premier plan de la recherche et de l’investissement en faveur de l’avenir de la viticulture, Jean-Louis Cazaubon liste « les moyens mis par la région dans les stations expérimentales, l’IFV, l’Inrae Pech Rouge, le travail sur les variétés adaptées à la sécheresse… ».




