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0 prime chez Moët Hennessy = 85 à 90 % de grévistes selon la CGT Champagne
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L’hiver sera hotte
0 prime chez Moët Hennessy = 85 à 90 % de grévistes selon la CGT Champagne

Les groupes de vins et spiritueux surréagissent-ils aux difficultés commerciales actuelles en faisant payer plus que de raison ses propres salariés ? Pour la CGT Champagne la réponse est oui alors que des primes sont réduites à zéro en 2025 : "les ouvriers n’ont pas à payer les mauvais choix passés de la direction" plaide le syndicat, critiquant les récents politiques de prix déconnectés des marchés.
Par Alexandre Abellan Le 08 décembre 2025
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0 prime chez Moët Hennessy = 85 à 90 % de grévistes selon la CGT Champagne
Plus de 25 représentants syndicaux de la CGT sont réunis ce 8 décembre devant l’hôtel Chandon à Épernay. - crédit photo : Adobe Stock (barmalini)
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n cette époque de préparatifs pour les fêtes de fin d’année, la branche CGT des champagnes du groupe LVMH ne veut pas être le dindon de la farce et présente sa liste d’augmentation de salaire au père Noël : « des négociations sur les compensations financières et sur le versement d’une prime de Noël exceptionnelle pour 2025 » indique un tract syndical appelant à la grève ce vendredi 5 décembre des salariés du vignoble, de l’œnologie, de l’administration et des cadres au sein des champagnes Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot, Ruinart, Krug et Dom Pérignon (filiale MHCS de LVMH). Ainsi que des manifestations dès ce lundi 8 décembre durant les pots de noël du groupe (cycle de "christmas party" de Moët Hennessy). La CGT revendique 85 à 90 % de participation au global sur les quatre sites de production de MHCS (Mercier, Moët, Mont-Aigu et Ruinart) et des participations dans les équipes viticoles des 6 domaines champenois de LVMH allant jusqu’à 100 %. « C’est énorme » souligne auprès de Vitisphere Philippe Cothenet, le secrétaire général adjoint de l’intersyndicat CGT du Champagne.

Les raisons de la colère ? « La taxe Zucman de 2 % [NDLR : sur les patrimoines supérieurs à 100 millions €] : c’est non pour Bernard Arnault [NDLR : le PDG de LVMH]. Une perte de rémunération de 15 à 30 % : c’est oui contre les salariés » pose un tract de la CGT, reprochant l’arrêt des différentes bonifications salariales : « prime d’équipes, prime intéressement/participation, Prime de Partage de la Valeur (PPV), bonus des cadres… ». La CGT annonce que « pour la première fois depuis sa création en 1967, aucune maison de Moët Hennessy ne distribuera de prime de participation » et avance que « pour les trois prochaines années il en serait de même ». Contactée, la direction de LVMH indique ne pas souhaiter commenter.

Leader mondial

Rapportant ne pas avoir eu de retours du groupe pour avoir des primes en 2025, les syndicalistes champenois de la CGT annoncent rester mobilisés pour mettre la pression sur la direction, alors que les dernières publications financières ne sont pas catastrophiques : 58,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur les trois premiers trimestres de 2025 pour le groupe « leader mondial des produits de haute qualité » dont 3,9 milliards € pour les vins et spiritueux (+3 % sur les vins et champagnes contre -12 % pour les cognacs et spiritueux) ce qui se traduit par un acompte sur dividende de 5,50 € par action pour 2025 ce 4 décembre (idem à celui de 2024, complété de 7,5 € en avril 2025). Avec ces annonces, en bourse « Bernard Arnault vu sa fortune exploser de 16 milliards en une journée » grince la CGT, pour qui « les efforts c’est pour nous et les bénéfices c’est pour eux ! » et pour qui LVMH fait « des économies sur le dos des salariés » avec un « plan de réduction des effectifs de 1 200 postes toujours en court (450 postes en moins à date) ». Bernard Arnault ayant indiqué aux sénateurs en mai dernier qu’« il ne s'agit pas de les licencier, mais de mettre en place un plan pour ne pas renouveler les départs volontaires ou les départs à la retraite ».

Soulignant la succession de mauvais signaux en quelques mois (départs non remplacés, pas de participation, pas de PPV…), Philippe Cothenet, note que d’autres actions pourraient se tenir ces prochaines semaines, les salariés étant eux-mêmes « très demandeurs ». Pour le représentant de la CGT, « on est dans un secteur d’activité qui génère des marges assez confortables. Ce serait un secteur d’activité en crise, je comprendrai, mais on n’est pas sur la jante ! On est dans le luxe. On est conscients que l’on fait moins et on est d’accord pour recevoir moins, mais pas zéro. »

Critiquant la politique tarifaire de MHCS en particulier et du négoce champenois en général, Philippe Cothenet rapporte avoir alerté « depuis des années » les directions et les institutions sur « le décrochage des consommateurs » face « aux prix exorbitants » ayant nourri les records de valorisations de 2022-2023 et les chutes des volumes vendus. « Les ouvriers n’ont pas à payer les mauvais choix passés de la direction » tranche-t-il. Ayant au lèvre que « les anciens disaient que les seuls combats qui ne sont pas menés sont perdus d’avance ». Et de demander des actions dès 2025. « On veut des garanties de la direction. Les belles paroles on en a connu, elles n’engagent que ceux qui les croient » prévient dans une vidéo Alexandre Rigaud, délégué syndical CGT pour la production chez Moët & Chandon. Dans les autres maisons vins et spiritueux de LVMH, ces actions champenoises sont regardées avec attention. Si les cognacs Hennessy ouvrent leurs négociations salariales en janvier et non mars comme MHCS, la question des primes de compensation pour participation seront rapidement posées. Avec les mêmes revendications, et potentiellement modes d’actions. Pour la galette des rois ?

Tags : Champagne
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