e Conseil d’État confirmant par un jugement ce 3 décembre la fin de l’usage de la marque régionale Sud de France sur les étiquettes de vin dès le millésime 2025 (pour éviter toute confusion auprès du consommateur), la région Occitanie, le négoce languedocien (l’Union des entreprises viticoles méridionales, UEVM) et les vins à Indication Géographique Protégée du Midi (IGP du Gard, de l’Hérault et de Sud de France), « expriment leur déception » dans un communiqué paru ce 4 décembre, regrettant que la plus haute juridiction administrative ait jugé Sud de France « trop géographique pour être une mention facultative libre et pas assez délimitée géographiquement pour être une dénomination géographique plus grande ». Et ce « malgré un l’avis favorable du rapporteur public », ainsi que « de solides arguments et l’impérieuse nécessité d’encourager les ventes et la valorisation en période de crise viticole ».
Existant officiellement depuis 2006, la marque collective ornait jusqu’à présent 93 millions de bouteilles de vin chaque année. Se basant sur un sondage, l’UEVM estime à 75 centimes par bouteille le coût du retrait de ce logo, ce qui imposerait quasiment 70 millions de frais pour les metteurs en marché. Une note d’autant plus salée que la région Occitanie n’a pas mégoté pour soutenir ce logo porteur de visibilité et de structuration de gamme à l’export. « Dans un contexte où le commerce international est en profond changement, il aurait été opportun de nous demander si les règles qui nous régissent aujourd’hui seront toujours aussi pertinentes demain ? » pose dans le communiqué le conseiller régional Patrice Canayer, en charge des marques régionales.
« Nous considérons que le sujet n’est pas clos et nous poursuivons notre combat pour faire réviser ce jugement calamiteux pour l’ensemble de notre profession » annonce Jean-Claude Mas, le président de l’UEVM. Car interdire Sud de France sur les bouteilles, « c’est nous faire reculer commercialement. L’arrachage et la distillation ne suffiront pas à nous sortir de la crise » estime Denis Verdier, le président de la fédération des IGP Sud de France, soulignant que « les appuis à la commercialisation sont indispensables pour ménager un avenir à la filière vin ». Un avis partagé et porté politiquement par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, soulignant dans un autre communiqué que « cette marque est devenue un repère, une force collective, un symbole de fierté. Son efficacité n’est plus à prouver : chaque seconde, 51 bouteilles de vin d’Occitanie sont vendues dans le monde ».
Pour la propriétaire de Sud de France, si « l’État et le Conseil d’État affirment que cette réussite serait non conforme. Je leur réponds que ce n’est pas en effaçant une étiquette qu’on efface une identité ». Carole Delga l'affirmant « clairement : Sud de France continuera d’exister, de se développer et de rassembler ». La région ayant développé un plan B avec la refonte du logo pouvant se passer du nom Sud de France : le bloc marque "Sud de France Occitanie" où n’apparaît que la silhouette géographique de la France avec un rond sur le littoral méditerranéen représentant un paysage de vallées et de montagnes (voir ci-dessous). « Depuis deux ans, nous préparions cette éventualité : refonte visuelle, travail avec les interprofessions, outils de communication renforcés. Nous avons anticipé et construit un cap » annonce Carole Delga, qui annonce poursuivre ses travaux pour le vin via un contrat de filière viticole (à 15 millions €) et un nouvel observatoire des marchés (doté d'un million €).





