Notre département connaît avec ce millésime 2025 la plus petite récolte de son histoire, autour de 2,25 millions hl, directement liée à l’impact du changement climatique. Dans le même temps, les prix des vins diminuent, en particulier sur les vins rouges en raisons de la baisse de consommation », pointe le président du syndicat des vins IGP du Gard, Denis Verdier, « et pour un responsable d’exploitation, des rendements et des prix qui baissent en même temps, c’est le découragement assuré ».


La situation n’est évidemment pas propre à la France ou au seul département du Gard, « nos voisins italiens et espagnols sont dans le même bateau », pose Denis Verdier, mais pose également l’enjeu du renouvellement générationnel. « Comme dans toute crise, il y aura ensuite un moment où les choses iront mieux. Or, nos jeunes installés en phase d’investissement sont les plus exposés aux difficultés financières. Il est urgent de les soutenir pour assurer notre viticulture de demain », appuie le président du syndicat des vins IGP du Gard.
Très soucieux du flottement actuel dans la gouvernance politique française, Denis Verdier sait combien « les décisions essentielles, qui se règlent à Bruxelles, doivent être prises grâce à une position française forte, ce dont nous manquons cruellement depuis des mois et qui fragilisent encore notre filière ». Entre enveloppe, allouée à la restructuration des coopératives, nouvel arrachage à appuyer ou travail sur les prix, « nous avons besoin d’une vision, claire, et d’une mobilisation totale de nos représentants gouvernementaux pour passer le cap, car notre filière est en ébullition et des débordements sont à craindre si on reste autant dans le brouillard ! », tonne Denis Verdier.
Alors que les cousins du syndicat des Costières de Nîmes pointaient la semaine dernière que 12 0€/hl ne sont pas suffisants pour couvrir leurs coûts de revient, Denis Verdier situe la bascule à 90€/hl pour les vins rouges IGP du Gard, et 120€/hl pour les blancs. « L’augmentation des prix est plus que nécessaire, elle est essentielle pour le moral des troupes, alors que les centres de gestion nous montrent une perte moyenne de 1500€/ha l’an dernier pour nos exploitations ».
Toujours sur le front pour la réintroduction des cépages historiques mais interdits, la fédération des vins IGP du Gard accompagne les vins IGP Cévennes, une de ses composantes, dans sa démarche d’observatoire des cépages dédié. « Un amendement visant à autoriser à nouveau ces cépages a été rédigé, avec des partenaires italiens et portugais, pour être soumis au vote du Parlement Européen le 5 novembre prochain, dans le cadre de la PAC 2027 », explique le syndicat des vins IGP du Gard. Pour appuyer l’initiative, une conférence-dégustation se tiendra même le 22 octobre prochain au Parlement européen « pour éclairer les parlementaires à l’intérêt agronomique, environnemental et culturel de ces variétés », poursuit le syndicat. Cette initiative vise à mettre en avant les atouts de sobriété et de résilience pour ces variétés hybrides, et surtout envisager de nouvelles solutions pour se démarquer.