menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Les vins du Médoc en blanc et vert, avant d’être chardonnay à nouveau
Les vins du Médoc en blanc et vert, avant d’être chardonnay à nouveau
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Nouvelles couleurs
Les vins du Médoc en blanc et vert, avant d’être chardonnay à nouveau

Faisant re(con)naître une couleur historique pour s’adapter aux marchés et s’obligeant à une certification environnementale dès maintenant, tout en se projetant sur les adaptations au changement climatique, le Médoc prouve que de la tradition il faut garder la flamme et non les cendres, comme le disait Jean Jaurès.
Par Alexandre Abellan Le 14 octobre 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Les vins du Médoc en blanc et vert, avant d’être chardonnay à nouveau
Les premières bouteilles de Médoc blanc 2025 pourront être mises en vente dès le 15 avril 2026. - crédit photo : ODG Médoc / Claude Clin
C

’est ce qui s’appelle frapper un blanc coup. Ce lundi 13 octobre, les appellations Médoc, Haut-Médoc, Listrac-Médoc (9 200 hectares de vignes pour 320 châteaux et 5 caves coopérative) marquent en conférence de presse à Bordeaux « l’avènement d’une nouvelle couleur pour le territoire Médoc » résume le président de l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG), Claude Gaudin. Soit l’AOC Médoc blanc, officiellement reconnue dès ce millésime 2025. Mais aussi de nouveaux engagements agroenvironnementaux.

Le cahier des charges adopté par l’arrêté du 31 juillet dernier ouvrant non seulement la production de vins du Médoc aux cépages blancs bordelais (muscadelle, sauvignon blanc, sauvignon gris et sémillon) et expérimentaux (alvarinho, floréal, liliorila, sauvignac et souvignier gris), mais aussi à l’obligation de certification environnementale (Agriculture Biologique, Haute Valeur Environnementale, Terra Vitis…), la préservation de la biodiversité (pas de désherbage en plein, conservation de la morphologie originale des sols…), qui s’ajoutent à de précédentes mesures agroenvironnementales (interdiction du désherbage total et des tournières…).

En attendant le nouvel encépagement

Alors que les AOC sont critiquées pour leur immobilisme, la directrice de l’ODG Médoc, Hélène Larrieu, pointe que le cahier des charges actuel permet aux opérateurs de continuer à adapter leurs productions pour les rendre en phase avec le marché des vins rouges. Qu’il s’agisse de la possibilité de produire de cuvées de vin monocépage (il n’y a pas d’obligation assemblage) ou sans passage sous bois (différents types d’élevage étant ainsi possibles). Pour Claude Gaudin, il faudra revenir sur la liste des cépages autorisés pour l’élargir : « le projet à l’origine était plus ambitieux en termes d’encépagement : chardonnay, chenin, petit manseng… Nous avons choisi de rester dans le cadre de ce qui était de bon goût, les cépages de la région bordelaise, pour que le dossier aille plus vite. Mais notre argumentaire reviendra à la charge très vite. Quels seront les cépages blancs les plus adaptés dans 20 à 30 ans au Médoc ? Il nous faut la plus grande diversité de cépages possible pour trouver la voie des vins blancs de demain. »

Selon la capacité à vendre

N'affichant pas d’objectifs de croissance en blanc, l’appellation Médoc veut accompagner une tendance ancrée dans l’histoire viticole (du XVIIIème jusqu’au XXème, avec 16 000 hectolitres de vins blancs en 1929) et recréée par une demande valorisée (5 000 hl en 2023). Aujourd’hui, « les productions sont réduites, calibrées selon la capacité de vendre » résume le viticulteur Sébastien Couthures, vice-président de l’ODG, pointant l’importance d’une création d’AOC reconnaissant collectivement une marque permettant de communiquer sur les initiatives individuelles. Alors que les grands crus classés en 1855 du Médoc multiplient les vins blancs, « on a tout fait pour que les grands nous rejoignent » indique Claude Gaudin, qui « a bon espoir dans un avenir proche que la grande majorité des opérateurs nous rejoignent ». L’ODG table à date sur 70 exploitants en AOC Médoc blanc, pour 170 ha sur 245 ha de vignes blanches dans le vignoble médocain (dont des vignes de chardonnay ou hors aire AOC). Cette production pourrait augmenter de 10 à 20 ha/an, selon « un développement raisonnable et maîtrisé adapté aux marchés et à la capacité à produire sans explosion » résume Hélène Larrieu.

Appellation partagée

S’inscrivant dans cette approche à petite échelle, pour ne pas dire à pas comptés, les cinq domaines représentés durant le lancement de l’AOC Médoc blanc témoignent d’une production dans la dentelle. « On apprend chaque année de notre terroir d’argile et de calcaire qui garde cependant une trame unique : la finale saline » rapporte Clemence de Pourtalès, co-gérante du château Doyac (AOC Haut-Médoc, à Saint-Laurent-de-Cadourne), qui a planté 1,6 ha de sauvignon blanc en 2017, et revendique l’AOC Médoc blanc car « être dans le collectif » permet d’« être plusieurs » pour « faire reconnaître nos terroirs » et ses spécificités. Comme un vin blanc « très vif en attaque, avec de l’onctuosité en milieu de bouche et une finale saline » rapporte Éloi Jacob, directeur du château Fourcas Hortens (AOC Listrac Médoc), qui exploite 2,2 ha de sauvignon blanc, gris et sémillon.

Cette appellation vise des « vins de gastronomie et de précision, avec de la gourmandise et de la technicité pour que le consommateur puisse profiter de toutes les particularités de l’appellation » pointe Jean-Michel Laporte, le directeur du château Talbot (grand cru classé en 1855 de Saint-Julien). En la matière, « l’appellation a une vraie valeur : nous situer sur le territoire et l’histoire » résume Christophe Capdeville, le directeur d’exploitation du château Brane Cantenac (grand cru classé en 1855 de Margaux), qui possède 3,2 ha de sauvignon plantés en 2017. D’un point de vue marketing, « on a, avec la création de ce vin blanc, la chance de pouvoir sortir de notre cadre. Nous sommes plus libres dans notre créativité. On arrive à aller chercher d’autres facettes de notre identité : pas une étiquette ne ressemble » pointe Laura Sorin, la directrice de la communication du château Castera (Cru Bourgeois Exceptionnel à Saint-Germain d’Esteuil), qui a planté en 2016 une parcelle de 1,5 ha de sauvignon blanc. Le Médoc saisit la balle au bond, mais pas à blanc.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Charente - CDI SAS HOMME DU COGNAC
Charente - CDI SAS HOMME DU COGNAC
Charente - CDI SAS HOMME DU COGNAC
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé