aptisée "le grand direct des AOC", la visioconférence de la Confédération Nationale des vins et eaux-de-vie de vin AOC (CNAOC) compte poser toutes les questions qui importent à la filière ce 25 novembre à 9 heures. Pour se faire, les 58 000 producteurs de vin d’appellation sont invités à s’inscrire en ligne pour pouvoir suivre la réunion inédite dans le fond et la forme, l’objectif étant d’« échanger avec leurs représentants pour construire ensemble la feuille de route de la viticulture AOC de demain » indique la CNAOC, qui recueille à l’inscription les interrogations des futurs participants sur les sujets économiques, climatiques, techniques, géopolitiques, sociaux, sanitaires... La CNAOC donnant comme exemples de questions : « est-il encore possible d’innover en AOC ? Le guichet unique viticole, c’est pour quand… et pour de vrai ? Comment assurer le pilotage de notre filière en temps de crise pour éviter de détruire ce que l’on produit ? Pourquoi on vend nos bouteilles moins cher qu’un café ? »


« Le format est inédit, mais la situation l’est d’autant plus » souligne le président de la CNAOC, Jérôme Bauer, qui appelle à prendre de la hauteur et à « transformer la colère en idées, en propositions, en concret. La solution doit venir de nous. Et pour trouver des solutions nouvelles et partagées, il faut que les vignerons puissent s’exprimer. » Le vigneron alsacien restant pragmatique : « je ne prétends pas que nous aurons toutes les solutions ou toutes les réponses. Pour répondre, nous avons invité les responsables politiques, les administrations et des représentants de la viticulture. » Un large panel d’experts n’étant pas de trop, les défis étant à la hauteur des dangers et difficultés.
Soulignant le poids économique des vins AOC (92 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France), la CNAOC alerte sur les fragilités du système d’appellation, que ce soit économiquement en termes de compétitivité (« deux fois plus de charges à l’hectare en France qu’en Italie »), de déstructuration du tissu local (« -11 000 domaines viticoles en dix ans entre 2010 et 2020, l’équivalent de deux fois le vignoble Bordelais »), de précarité (« 12,6 % des viticulteurs sont en situation de pauvreté monétaire »), de surcharge administrative (« 9 heure/semaine »)…