vec 36,04 millions d’hectolitres de vin produits en 2025, le vignoble français connaîtrait l’une des plus petites vendanges de son histoire. Les dernières prévisions des services du ministère de l’Agriculture actent ce 7 octobre une nouvelle réduction du potentiel de production, déjà passé de 40-42,5 millions hl ce 8 août à 37,4 millions hl le premier septembre. Désormais inférieure à l’historiquement faible vendange 2024 (36,26 millions hl après un printemps pluvieux et une forte pression mildiou), la récolte 2025 « serait très en deçà de la production moyenne de ces cinq dernières années (- 16 %) » indiquent les statisticiens, rapportant que « les vendanges, désormais presque achevées, confirment les conséquences défavorables de la canicule d’août sur le potentiel de production dans la plupart des bassins ». Ce qui amène à de petits rendements sur nombre de cépages, notamment blancs.
Tout est relatif
Dans le détail des prévisions de récolte (voir infographie ci-dessous), des vignobles rentrent plus de raisin que la petite récolte 2024 sans atteindre d’importants rendements : la Champagne augmenterait sa production de 14 % (à 2,1 millions hl), la Bourgogne et le Beaujolais enregistreraient +17 % (à 2,1 millions hl, mais avec une meilleure tendance en Bourgogne qu’en Beaujolais où les rendements sont très faibles), le Val de Loire +15 % (à 2,4 millions hl), la Corse +13 % (à 362 000 hl), le Jura de 211 % (à 110 000 hl comme il n’y a pas eu de gel cette année) et la Savoie +18 % (à 109 000 hl). Des vignobles ayant déjà connu de petites récoltes 2024 tombent encore un peu plus bas en 2025, comme Bordeaux (-2 % à 3,6 millions hl), Sud-Ouest (-2 % à 2,4 millions hl), Cognac (-2 % à 8 millions hl), Alsace (-9 % à 779 000 hl) et Languedoc-Roussillon (-9 %, à 9 millions hl). Pour le vignoble de Provence et des Côtes-du-Rhône, « en Ardèche, Vaucluse et Bouches du Rhône, la canicule a eu un impact marqué. La production serait proche de 2024, mais inférieure de 10 % à la moyenne quinquennale » précise la note statistique.
Globalement, « la canicule et la sécheresse d’août ont réduit le potentiel de production, accélérant la maturité des raisins tout en bloquant leur grossissement » résume le ministère, soulignant que le coup de chaud estival a pour « résultat des baies plus petites avec moins de jus, que les pluies de septembre, arrivées tardivement, n’ont pas permis de compenser ». Au-delà du climat de cette année, les dernières campagnes d’arrachage définitif ont également réduit les surfaces viticoles, diminuant la production nationale.