epuis quelques années, les pépinières Mercier étudient à Vix, en Vendée, deux nouveaux porte-greffes résistants aux nématodes issus du programme de sélection du professeur Andy Walker de l’Université de Davis en Californie : UCD GRN-1 et UCD GRN-3. Ils présentent une résistance assez large aux nématodes de différentes espèces et au phylloxéra. Et ils seraient potentiellement résistants à Xiphinema index, l’un des deux nématodes vecteurs du court-noué et dans quelques zones où le court-noué est présente aux Etats-Unis, ils donneraient satisfaction.
« Ces deux porte-greffes ont été importés en 2020, ils ont passé la quarantaine et sont en cours d’inscription (finalisation prévue l’année prochaine). Ils sont en cours d’évaluation en France et en Espagne. Ils sont notamment testés dans deux parcelles en Champagne (environ 300 plants chez deux clients) et dans notre serre en environnement contrôlé. Nos évaluations portent à la fois sur leur résistance aux nématodes, mais aussi sur leur tolérance à la chlorose (un enjeu important car le Némadex AB - qui résiste à X.index - n’est pas adapté aux sols calcaires). En parallèle, nous travaillons en interne à définir le meilleur itinéraire de production pour ces porte-greffes, dont la greffe reste techniquement délicate », explique Olivier Zekri, le directeur adjoint du laboratoire Novatech, la filiale R&D du Groupe Mercier.
« Le porte greffe UCD GRN-1 est issu d’un croisement Vitis rupestris × Muscadinia rotundifolia, il présente une résistance très large aux nématodes root-knot, ring, lésion…) ainsi qu’au phylloxéra. Sa vigueur est plutôt faible à modérée, avec une bonne tolérance à la sécheresse, mais il reste délicat à multiplier et difficile à greffer. Le porte-greffe UCD GRN-3 est un hybride complexe intégrant notamment V. champinii, il offre une bonne résistance au phylloxéra et aux nématodes racines-galles, avec une résistance modérée aux nématodes de lésions et une sensibilité plus marquée aux nématodes cécidogènes (ring). Il présente une vigueur modérée et se multiplie plus facilement que GRN-1 », détaille Olivier Zekri.
L’expert précise que pour le moment, il est encore trop tôt pour se prononcer sur leur potentiel. « A ce stade en France, nous n’avons pas encore validé que ces deux porte-greffes conféraient bien une résistance aux nématodes du court-noué. Et il faut rester très prudent. Mais potentiellement, ils pourraient amener de la diversité dans les porte-greffes ».