Hong Kong, les premières ventes de vins fins de l’année 2012 sont globalement décevantes. Les trois ventes aux enchères des maisons Sotheby’s, Zachys et Acker Merrill & Condits ont récolté 14,35 millions d’euros, soit deux fois moins que l’année précédente. L’exemple emblématique de cette accalmie envers les bouteilles onéreuses est l’évolution du prix d’une bouteille de Château Lafite Rothschild 2008. En théorie ce vin a tout pour plaire à la clientèle chinoise (un domaine mythique et le chiffre porte-bonheur 8), mais sur l’année 2011 son prix a chuté de 43 %.
Cet apaisement dans les salles de vente asiatiques n’est pas récent, et semble même s’installer depuis l’été dernier dans le monde entier, du moins en ce qui concerne les flacons bordelais. Ainsi l’indicateur mondial Live-Ex Fine Wine 100 (index de l’évolution de prix des 100 vins les plus convoités, dont 95 bordelais) a diminué de 15 % sur l’ensemble de l’année 2011. Si l’on observe le détail de l’index, le premier semestre présentait pourtant une croissance soutenue de la demande (et une augmentation vertigineuse des prix), mais la frénésie n’aura pas survécu aux primeurs.
Cette décroissance brutale des prix pourrait être expliquée par la crainte d’une récession mondiale, les stocks croissants des négociants... Mais la désescalade ne touche pas tous les grands vins, elle semble au contraire sélective en Asie. Les vins de Bourgogne connaissent ainsi un engouement aussi croissant que soutenu, en se vendant à des prix très supérieurs à leurs estimations (pour le Domaine de la Romanée Conti, le prix est souvent doublé). En 2011, c'est la vente aux enchères de la collection Don Stott qui a généré le plus de profit à Hong Kong, les lots y étaient exclusivement bourguignons (pour en savoir plus, cliquer ici).
[Source photographique : Auction Publicity]