ernard Farges n’y est pas allé de main morte. Le 15 novembre, lors du congrès de la Cnaoc, il s’en est pris à la position des firmes phytos qui recommandent le port des EPI (équipement de protection individuelle), tout au long de la saison, pour les ouvriers qui travaillent dans les vignes traitées avec leurs produits.


« Nous ne voulons pas d’EPI après le délai de rentrée, a rappelé le président de la confédération des syndicats d’AOC. Aujourd’hui, seules les firmes phytosanitaires sont protégées [juridiquement, NDLR]. Nous en avons assez de leur cynisme, assez d’être pris en otage de leur AMM nous obligeant à nous équiper jusqu’aux vendanges. Quand elles obligent le port des EPI après le délai de rentrée, tout le monde doit enfin comprendre que ce n’est tout simplement pas possible. » Et d’inviter les firmes à venir sur le terrain porter ces équipements en plein été.
La Cnaoc et l’AGPV défendent cette position depuis de longs mois, sans le moindre résultat, pour l’instant. Pourtant, le ministre de l’Agriculture a plusieurs fois donné l’assurance qu’il voulait débloquer la situation.
Pour la Cnaoc, les choses sont claires : si un produit est dangereux au point qu’il faille porter des EPI après le délai de rentrée, il faut l’interdire.
Avant cela, le président de la Cnaoc a rappelé son opposition à l’instauration d’une zone non traitée aux abords de toute habitation. Il est revenu à la charge, avec un nouvel argument. « Nous ne voulons pas de ZNT riverain par voie réglementaire parce que le risque pour les riverains est déjà pris en compte par l’autorisation de mise en marché » des produits phytosanitaires.
Puis il a ajouté « nous devons encourager le bon voisinage, la discussion, le respect de chacun, l’innovation, tout cela sera beaucoup plus efficace qu’une mesure réglementaire démagogique. »


Sur cette question de la création de ZNT riverains, le gouvernement a reculé fin octobre. Christine Avelin, directrice du cabinet de Stéphane Le Foll, a justifié ce revirement d’un point de vue politique. Elle rappelé que lors du vote de la loi d’avenir agricole, la question de l’instauration d’une zone non traitée au long des habitations s’était déjà posée. A l’époque, déjà le Parlement s’y était opposé. Le gouvernement s’est rangé à cet avis. C’est à se demander pourquoi le ministère de l’Agriculture a cru bon d’y revenir.