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Hémisphère Sud
Les acheteurs devront revoir leur copie cette année

Sur les cinq pays producteurs clés de l’Hémisphère sud, trois d’entre eux annoncent une baisse significative de leur production en 2016. Autant dire que l’impact sur les prix ne se fait pas attendre.
Par Sharon Nagel Le 03 juin 2016
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Les acheteurs devront revoir leur copie cette année
Au Chili, des pluies diluviennes à partir de la mi-avril ont provoqué une perte de récolte estimée entre 10 et 20%. - crédit photo : DR
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es pluies diluviennes au Chili

Au moment des vendanges, on savait déjà que la production serait en baisse en Argentine, au Chili et en Afrique du Sud, principalement à cause de phénomènes météorologiques liés à El Nino et de la sécheresse. Depuis, la situation s’est aggravée notamment au Chili et en Argentine. Dans le premier cas, des pluies diluviennes à partir de la mi-avril ont provoqué une perte de récolte estimée entre 10 et 20%. D’après la presse locale, la production chilienne cette année devrait s’établir autour de 9 millions d’hectolitres, contre 12,9 Mhl en 2015. Si ces dernières estimations se confirment, elles seraient nettement inférieures aux 11 Mhl prévus initialement, avant la survenue des précipitations. Qualifiée par le courtier international Ciatti de « récolte parmi les plus compliquées, sinon la plus compliquée de l’histoire vitivinicole chilienne », 2016 se caractérisera par quelques réussites – notamment les blancs, favorisés par un printemps et un été frais – et des déceptions, surtout parmi les rouges. « La plupart des sauvignon blanc, chardonnay et tintorera ont été vendangés avant les épisodes de pluies », note Ciatti. « Les producteurs étaient en train de presser les pinot noir et merlot lorsque les pluies sont arrivées. Seul un faible pourcentage des cabernets avait été ramassé et aucuns des carménère n’avaient été rentrés ». Ainsi, des problèmes qualitatifs sont attendus sur certains vins à cause des raisins gorgés d’eau. Quant aux prix, s’ils ont commencé à évoluer à la hausse, Ciatti observe un certain attentisme chez les bodegas, celles-ci préférant évaluer précisément leurs besoins et la qualité de la récolte avant de s’engager de manière ferme.

Grosses inquiétudes en Argentine

Plus à l’Est, l’Argentine connaît une situation dramatique, la presse locale évoquant la récolte la plus faible depuis 56 ans. Là aussi, les pluies ont causé des problèmes sérieux, entraînant des maladies cryptogamiques, auxquelles se sont ajoutés des dégâts liés à des orages de grêle. L’Institut national de la vitiviniculture évalue la récolte 2016 actuellement à 1,75 million de tonnes, dont environ 1 million pour Mendoza et 0,6 million pour San Juan. L’INV a revu ses estimations initiales de 1,9 million de tonnes à la baisse, en raison des phénomènes météorologiques et leurs conséquences. Comme le rappelle Ciatti, la dernière récolte de taille « moyenne » en Argentine s’est produite en 2013, lorsque la production a atteint 2,8 millions de tonnes ; en 2015, elle était faible, ne dépassant pas 2,4 MT. C’est dire à quel point 2016 est une année de très faible récolte. « Il n’y a pas eu beaucoup d’arrachages en Argentine, ce qui semblerait indiquer que les petites récoltes au cours des trois dernières années sont dues à des événements météorologiques ». Conséquence de cette chute de la production, les prix sont montés en flèche, à la fois pour les raisins et les vins issus de millésimes antérieurs. « La plupart des estimations montrent que les prix ont augmenté de plus de 100% pour la plupart des raisins par rapport aux années précédentes », observe Ciatti. « Les producteurs ont dû faire face à des coûts énormes cette année, les traitements étant beaucoup plus fréquents que les années précédentes… Bon nombre d’acheteurs internationaux proposent des offres en malbec et ces acheteurs sont relativement inquiets. Beaucoup d’acheteurs se sont rendus à Mendoza ces dernières semaines pour tenter de comprendre les éventuels obstacles qu’ils devront surmonter ».  

Baisse de 7 à 10% en Afrique du Sud

Les conditions météorologiques sont également à l’origine de difficultés en Afrique du Sud où la production pourrait s’inscrire en baisse de 7-10% par rapport à 2015. Des problèmes de disponibilités hydriques ont impacté les volumes, notamment dans des zones qui ne bénéficient pas de protection contre la chaleur, note l’organisme professionnel VinPro. La production à Stellenbosch et dans les deux régions non irriguées que sont Paarl et le Swartland est en nette régression par rapport à 2015. Selon les dernières estimations de SAWIS, la récolte de raisins de cuve devrait s’élever à 1,379 million de tonnes, soit 6,7% de moins que l’année dernière. D’autres sources évoquent une régression approchant les 10%. La production de vins, jus, moûts et vins de base pour la distillation est ainsi estimée à 10,7 millions d’hectolitres. Malgré la diminution des volumes, la filière sud-africaine est optimiste quant à la qualité des vins, le temps sec ayant écarté les problèmes de maladies et conduit à des baies plus concentrées en couleur et arômes. « L’adaptabilité était le maître-mot », affirme François Viljoen, responsable du service de conseils viticoles auprès de VinPro. « Les producteurs ont élaboré les meilleurs vins issus d’une récolte compliquée en prenant les bonnes décisions et en faisant appel à des technologies de pointe ». Les teneurs en sucre et les niveaux d’acidité étaient plus faibles que la normale, nécessitant des adaptations en cave, explique VinPro. Sur le plan tarifaire, Ciatti affirme que les prix ont légèrement augmenté pour les vins issus du millésime 2016, après avoir été relativement stables au cours des deux derniers mois. Reste à savoir quel sera l’impact des baisses de production encore plus importantes que prévu au Chili et en Argentine sur les prix sud-africains.

De bons niveaux qualitatifs et quantitatifs en Océanie

L’Australie et la Nouvelle-Zélande auront été plus chanceuses cette année. Non seulement les volumes sont jugés d’un bon niveau mais les qualités seraient prometteuses aussi. « Les régions qualitatives en Australie méridionale semblent disposer de volumes intéressants de vins issus de 2016. La qualité de ces mêmes vins est bien au-dessus de la moyenne », note Ciatti. Il en est de même en Nouvelle-Zélande où une production abondante est attendue. Malgré la hausse prévue, le prix des raisins a progressé cette année, affirme le courtier. Surfant sur la vague des vins premium, la Nouvelle-Zélande continue d’augmenter son potentiel de production. Ainsi, la région de Marlborough devrait voir ses superficies de vignes croître de 1 000 hectares par an au cours des quatre prochaines années. Cette région compte 23 619 ha sur un total de 36 000 ha dans ce pays.

Une récolte californienne de 4 MT ou plus cette année ?

Les aléas climatiques et leur impact sur la récolte dans l’Hémisphère sud ont chamboulé les programmes des acheteurs. « Les acheteurs comme les vendeurs sont en train de renoncer aux projets mis en place avant la récolte et de chercher à comprendre comment se réadapter et rester compétitifs. Nous commençons désormais à focaliser notre attention sur la récolte à venir dans l’Hémisphère nord », analyse Ciatti. D’ores et déjà, le PDG d’Allied Grape Growers, coopérative californienne de commercialisation de raisins de cuve avec près de 600 membres, prévoit une récolte de plus de 4 millions de tonnes en Californie cette année. Il estime qu’une série de trois récoltes abondantes – entre 2012 et 2014 – sera suivie d’une deuxième série, allant de 2016 à 2018. A l’origine de cette progression de la production, une hausse des superficies qui atteignent désormais 225 000 ha. Malgré des arrachages, estimés par la coopérative à 8 000 ha entre 2014 et 2015, et de nouveau à 14 000 ha cette année – compensée partiellement par la plantation de quelque 6 500 ha prévue en 2016 – la production californienne ne cesse d’augmenter, impulsée par l’évolution positive de la consommation. Celle-ci, qui privilégie de plus en plus les vins premium, entraîne une mutation du vignoble, les vallées intérieures étant progressivement abandonnées en faveur des régions côtières septentrionales. 

Un nouveau salon des vins en vrac voit le jour aux USA

Pour tous ceux qui exportent, ou souhaitent exporter, des vins et spiritueux en vrac vers le marché américain, un nouveau salon dédié à ce secteur aura lieu les 26 et 27 juillet 2017 à San Francisco. Intitulé l’International Bulk Wine & Spirits Show (IBWSS), l’événement ciblera les GMS, détaillants, restaurateurs, wineries, distillateurs et autres acheteurs de vins et spiritueux en vrac. Les organisateurs – Beverage Trade Network – entendent profiter de la situation géographique de San Francisco, à la fois porte d’entrée maritime et ville proche des wineries californiennes, pour offrir aux fournisseurs de vins et spiritueux en vrac issus des principaux pays producteurs « un accès sans précédent au marché US ».

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