a location de sécateurs électriques s’installe comme nouvelle manière d’outiller les tailleurs. Responsable financement du groupe Pellenc, Caroline Moller observe cette tendance depuis plusieurs années : « Les viticulteurs cherchent des alternatives à l’achat. Ils testent la location et beaucoup l’adoptent. »
David Goubant, du Domaine Roy, 18 ha à Chablis, dans l’Yonne, raconte avoir basculé dès que son concessionnaire lui a proposé la formule : « Pour moi, ça a été évident. Sur un contrat de trois ans, je suis gagnant. Les révisions annuelles et les pannes sont prises en charge, et on nous procure même les gants neufs tous les ans ! »
Le viticulteur a connu les limites de l’achat d’un tel matériel : cartes électroniques à remplacer, outil qui vieillit rapidement. « Là, j’ai deux sécateurs Pellenc C3X en location. Ils font 8 à 9 hectares par saison chacun. Si un sécateur lâche, je le retourne au concessionnaire et il m’en donne un autre, le temps des réparations. Je n’ai rien à gérer. »
Côté chiffres, son calcul est parlant : 32 € HT/mois de location, avec trois batteries incluses, soit 384 € par an et 1 152 € pour trois ans, contre 1 241 € pour la même durée en cas d’achat d’un sécateur neuf (920 € HT pour le sécateur + 3 révisions à 107 €). Et cela sans compter les pannes, « qui peuvent facilement ajouter 150 à 300 € par incident lorsque le sécateur n’est plus sous garantie », précise-t-il.
Même constat chez Vincent Dampt, du domaine Daniel Dampt et Fils, 40 ha également à Chablis. Lui a commencé modestement : « Un contrat, puis deux, … », jusqu’à louer quatre sécateurs Pellenc pour ses salariés permanents. L’an dernier, il a même loué deux Infaco F3020 pour ses tâcherons, sur trois ans et pour 48 € HT/mois. « Ces tâcherons ne travaillent qu’avec Infaco, on a loué ces 3020 pour eux, explique-t-il. Ils taillent beaucoup et rencontrent parfois des pannes, deux cartes grillées ont été remplacées directement. »
Vincent Dampt résume sa routine annuelle : « En mai, après la taille, on dépose les sécateurs chez le concessionnaire. On les récupère juste avant la nouvelle saison de taille et après une révision complète. Plus besoin de gérer de vieux outils. » De son côté, David Goubant souligne le gain de temps : « Je ne perds plus mes journées à réparer ou à chercher qui peut me dépanner. Tout est compris dans le contrat. »
Les deux viticulteurs apprécient aussi de bénéficier de nouveaux sécateurs tous les trois ans. « Nous sommes passés aux C3X en location cette année, souligne Vincent Dampt. Les salariés sont ravis d’avoir du matériel neuf. Quand il y a une nouvelle génération, on en profite tout de suite. »
Sur le plan économique, les loyers sont déductibles des impôts. « Dans le cas de mon exploitation, il y a assez peu d’impact, mais pour les grosses structures, ça peut devenir significatif », établit David Goubant.
La location n’est cependant pas sans inconvénient : absence de revente, engagement pluriannuel… Mais pour ceux qui l’ont adoptée, le bilan penche clairement en sa faveur. « Revenir en arrière ? Je ne vois pas l’intérêt », tranche Vincent Dampt. Et David Goubant de conclure : « On ne fait peut-être pas de bénéfice, mais on n’a pas non plus de perte… et tout le monde y gagne. »
Vincent Dampt, domaine Daniel Dampt et Fils, 40 ha à Chablis, dans l’Yonne souligne « Nous avons de bons tâcherons et j’aime avoir des équipes fiables et stables, que les salariés se sentent bien dans l’entreprise. Ils sont partie intégrante dans le choix du matériel et avec la location, nous avons toujours du matériel récent. Cela nous permet de fidéliser les tâcherons au-delà de la taille. En cas de coup de bourre, on peut compter sur eux pour palisser, repiquer au printemps, pour la plantation également. Cela nous permet de passer des moments conviviaux avec l’équipe permanente. »


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