e CTNSP, le réseau des partenaires de la sélection vigne créé en 2000 réunit aujourd’hui 40 structures engagées dans la sélection, la conservation, la valorisation du matériel végétal et dans l’innovation variétale. « Un réseau unique au monde », comme l’a souligné Géraldine Uriel du Comité Champagne et membre de ce réseau, le 25 novembre à l’occasion d’un point presse sur le salon Sitevi à Montpellier. En 25 ans, ce réseau a permis l’inscription de 45 variétés patrimoniales au catalogue national et l’agrément de 323 clones. Il a aussi permis de créer plus de 90 nouveaux conservatoires sur les 189 présents aujourd’hui. Il a également œuvré au transfert de 25 d’entre eux. Car ces conservatoires vieillissent et « nous sommes dans une phase de renouvellement pour ne pas perdre d’accessions », ont expliqué les membres du réseau. Cette année le réseau a aussi permis d’inscrire au catalogue trois variétés : la variété résistante Artys, le Négret de la Canourgue et la Magdaleine noire, deux variétés patrimoniales. « La Magdaleine noire des Charentes est une variété précoce. Elle n’a pas vocation à être cultivée mais elle est intéressante du fait de sa bonne tolérance à la flavescence dorée. Elle rentre donc dans différents programmes de sélection. Avec son inscription, l’idée est de préserver un gène d’intérêt », a détaillé Sébastien Julliard, le président du CTNSP.
Autre activité des partenaires de la sélection vigne : les prospections. En 2025, ils en ont organisé dans plusieurs vignobles : Charentes, Corse, Gironde, Dordogne, Saône et Loire, Savoie, Aude, Aveyron, Beaujolais, Jura. Les objectifs : préserver la diversité intravariétale encore présente dans les très vieilles vignes et repérer des individus plus adaptés au stress hydrique, au changement climatique et aux maladies émergentes. A Bordeaux, les experts ont arpenté les vieilles vignes à la recherche des cépages secondaires et ont retrouvé de la Pardotte, du Grappu (également appelé Bouchalès), du Saint-Macaire, du Béquignol… ainsi que des variétés inconnues comme le plant de Chaudefonds.
En Charentes les prospections ont permis d’identifier des cépages de l’ancien vignoble de Meschers sur Gironde et de repérer des stations de Vitis vinifera sylvestris, une forme sauvage de la vigne domestiquée. « Nous avons aussi retrouvé une pépinière de vignes américaines dans un bas-fond », a rapporté Sébastien Julliard. De quoi alimenter de futurs nouveaux conservatoires.
Pour la première année, les partenaires de la sélection vigne ont commercialisé 350 000 greffons dans le cadre de l’offre « diversité patrimoniale ». Les cépages les plus demandés dans le cadre de cette offre : le gamay, le grenache, le pinot noir et le meunier. « En 2026 l’offre va augmenter avec le déploiement de celle d’autres partenaires », a rapporté Léa Garcin, l’animatrice du réseau.




