es systèmes de protection physiques, qui se déploient sur la vigne comme des “paraluies”, semblent prometteurs face à la grillure. Bienesis et Viti-Tunnel, deux entreprises pionnières de ce marché récent, ont chacune obtenu des résultats encourageants lors du très solaire millésime 2025.
Deux fois moins d’échaudage
Dans le Libournais, la solution Smart Protect de Viti-Tunnel a été mise à l’essai dans une vigne de merlot : six rangs témoins ont été comparés à trois rangs couverts. « Comme les publications scientifiques indiquent qu’à partir de 32°C, il n’y a plus de photosynthèse, nous avons décidé de déployer le dispositif à chaque fois que cette température était dépassée », indique la responsable de la propriété. « Ce qui a représenté un temps de couverture cumulée de 7 jours entre début juin et fin août ».
Les premiers résultats consolidés sont prometteurs. « Au 23 juin, les marques d’échaudage étaient pratiquement aussi fréquentes entre partie couverte et témoin. Idem au 3 juillet. Mais au 19 août, post-canicule, les comptages ont indiqué 20 % de grappes touchées dans le témoin contre 9,1% sous Viti-Tunnel ».
Dans cette vigne, la contrainte hydrique et le potentiel hydrique ont également été analysés. Et pour ces deux indicateurs, « la vigne était significativement moins stressée sous Viti-Tunnel à partir de la fin véraison », témoigne Christophe Marange. « Nous n’avons qu’une année de recul, ce sont donc des résultats en tendance », tient-il à préciser. Des relevés en cours en cuverie devront indiquer les potentiels effets de la protection sur la Fermentation Alcoolique (FA), la Fermentation MaloLactique (FML) et la dégustation.
Rendement augmenté, TAVP réduit
Même tendance en Bourgogne, où les modules Bienesis protégaient cette saison 150 pieds de pinot noir chez le vigneron Laurent Lignier, dans le grand cru Clos de la Roche. « Les modules ont été ouverts 7 fois sur l’épisode caniculaire d'août, avec 5h26 d’ouverture en moyenne », indique Pierre Martini, directeur recherche de la start-up. « Sous cette partie protégée, nous avons réduit l’irradiation sur les grappes de -85 %, ce qui a permis de réduire légèrement la température ambiante (-1°C) et surtout la température de surface des baies qui est la plus importante pour prévenir le flétrissement ».
Résultat : « la récolte sous nos modules était de meilleure qualité, avec un poids de récolte supérieur de +22,7 % qui a donné +47,6% en volume de jus au total par rapport au témoin. Nous l’attribuons majoritairement à l’absence d’échaudage, car il n’y a pas eu d’écart en termes de maladie cette année ». Côté qualité, « on a réduit le Titre Alcoométrique Volumique Potentiel (TAVP) de 0,5 degrés en protégeant. De même, nous avons réduit la quantité de tanins, sans différence d'anthocyanes. »
Bienesis évaluait en parallèle l’effet de ses “parapluies” sur une parcelle de gamay en Beaujolais. Et les résultats concordent. « Le rendement de la vigne protégée était supérieur de 22,8 % par rapport au témoin. Les modules ont aussi permis d’abaisser le TAVP de 0,8 degrés, et de conserver 0,5g d’acidité totale de plus, surtout par absence de dégradation de l’acide malique. Il y avait aussi 22 % de tanins en moins et, contrairement à l’essai bourguignon, 19% d’anthocyanes en moins ».



