isparu ce 25 novembre à 61 ans, Emmanuel Reynaud laisse un vide soudain dans la vallée du Rhône dont il est un vigneron de premier plan. À la tête des châteaux Rayas (10 ha en AOC Châteauneuf-du-Pape), des Tours (40 ha AOC Vacqueyras) et Fonsalette (10 ha en Côtes-du-Rhône), il « se faisait fort de commencer à vendanger le dernier » rappelle le syndicat AOC Châteauneuf-du-Pape dans un communiqué, pointant qu’il « a rapidement marqué de son style les vins des différentes propriétés, sans jamais renier l’héritage de ses aïeux ».
Dont son oncle Jacques Reynaud, figure emblématique du château Rayas brutalement disparu en 1997 sans héritier. Et « dont la personnalité et les vins ont été sacralisés par Robert Parker, le célèbre critique américain, fondateur du Wine Advocate » indique l’AOC Châteauneuf-du-Pape, notant que « s’il n’a pas cédé à la pression de la médiatisation, Emmanuel Reynaud n’en accueillait cependant pas moins les personnes passionnées et ne comptait pas ses heures pour partager avec eux leurs impressions et leurs émotions. Il importait cependant de ne pas arriver sans rendez-vous ni même parfumé sous peine de se faire gentiment éconduire, comme le faisait avant lui son oncle Jacques. »
Si les notes dithyrambique de Robert Parker ont affermi la réputation et la cote du château Rayas et des autres propriétés familiales, « Emmanuel Reynaud a su garder la tête froide et ne jamais céder à la tentation de l’inflation, continuant inlassablement et avec une grande sagesse à servir ses allocataires et ses fidèles acheteurs, ne laissant que peu d’espoirs aux nouveaux amateurs de pouvoir un jour acquérir ne serait-ce que quelques bouteilles de Rayas, de Pignan ou du château des Tours » rapporte l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG).



