ableau d’horreur pour le Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF) : « la viticulture française est confrontée à une crise majeure : une récolte historiquement basse (- 16 % par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024), des prix qui ne permettent plus de vivre, des trésoreries inexistantes, des charges qui explosent, les caves pleines … » N’étant pas convié aux échanges se tenant ce lundi 24 novembre dans la soirée à Montpellier entre la ministre de l’Agriculture et les représentants de la filière viticole (élus nationaux et locaux), le syndicat minoritaire dénonce dans un communiqué les annonces attendues ce mardi 25 novembre pour l’inauguration du salon Sitevi. « Il va y avoir un arrachage autour de 35 000 hectares de vignes qui va encore réduire le potentiel en Languedoc-Roussillon (12 000 ha de vignes candidates à l’arrachage définitif d’après le sondage FranceAgrimer) » indique à Vitisphere Didier Gadea, le secrétaire général adjoint du MODEF.
Pour le viticulteur de Montagnac (Hérault), « ce sont toujours les mêmes solutions, qui ne résoudront rien. La politique de l’offre n’est pas opportune. S’il y a de l’argent à mettre sur la table, ce devrait être pour arracher de vieilles vignes et les remplacer par des cépages résistants pour baisser les intrants. » Militant pour un virage sociétal et non un plan social, le syndicat appelle le gouvernement à nommer un préfet coordinateur dédié aux questions viticoles pour changer la gouvernance de la filière : « il faut sortir du sérail, on n’arrive pas à avancer » estime Didier Gadea, qui rapporte la grande fatigue qui frappe le vignoble : « on en a marre, il n’y a pas de prix corrects du vin. On en a ras-le-bol de tout. Toutes les choses se conjuguent, on ne sait pas ce que ça va donner. »
En l’état, « le MODEF est très inquiet pour les prochaines années ! » s’exclame un communiqué, soulignant que « la crise du vin va durer tant que l’on n’aura pas réglé le cœur du problème c’est-à-dire les prix ! » qui sont actuellement « au ras des pâquerettes » alors que « le prix de vente dans les grande distributions n’a pas baissé » parce que « les négociants ne jouent pas le jeu ». Pour Didier Gadea, il faut encadrer les marges pour veiller à une juste répartition de la valeur ajoutée. Alors que des prix d’orientation viennent d’être publiés pour les vins bio et HVE de l’IGP Pays d’Oc, le syndicat estime qu’il faut un prix garanti de 2 €/l pour les vins IGP à cause des petits rendements de ce millésime 2025 : « aujourd’hui on est à 40 cts du litre, ce n’est plus possible » pour le syndicaliste.
Le MODEF demande également « une aide exceptionnelle et temporaire de trésorerie d’un montant de 7 000 € par actif, la plantation de cépages résistants au lieu de la prime à l’arrachage, le retour des droits de plantation »… Le syndicat estimant que si la crise viticole est aggravée par la déconsommation de vin, elle vient surtout du virage libéral européen de 2008 avec l’Organisation Commune de Marché vitivinicole (OCM vin).




