J’ai eu énormément de chance. » Frédéric Marsac est un miraculé. Vendredi 10 octobre, peu avant midi, ce vigneron nantais est électrisé par une ligne à haute tension de 20 000 volts. Assis sur son chariot élévateur, il déverse un sac de chaux dans son épandeur. « J’étais pressé, explique-t-il. J’avais encore une tonne de choses à faire. Je n’ai pas vu que j’avais placé le tracteur sous la ligne à haute tension. Alors que je n’ai pas touché les fils, un arc électrique s’est formé avec le haut du chariot qui culmine à 5,30 m. »
Jusque-là, tout va bien car le chariot isole le vigneron. C’est en quittant son engin que Frédéric Marsac subit le choc électrique, quand il pose le pied au sol tout en se tenant au montant du chariot.
« À ce moment-là, le courant est passé. J’ai fait un bond de deux mètres. Je me suis retrouvé sur le dos, les bras et les mains en l’air tétanisés. Il m’a fallu plusieurs minutes pour ouvrir les yeux, retrouver l’usage de mes membres. J’ai appelé des proches. Les pompiers m’ont transporté au CHU de Nantes où je suis resté 24 heures en réanimation avant mon passage en chirurgie », poursuit le producteur, qui a subi l’amputation du petit orteil et souffre de brûlures sérieuses au pied gauche, qui nécessiteront peut-être une greffe de peau.
Frédéric Marsac s’est installé en janvier sur 6 ha à Maisdon-sur-Sèvre et travaille à mi-temps chez un vigneron voisin. Reste à organiser la suite pour ce néovigneron qui n’a pas pris d’assurance indemnités journalières et qui n’a pas encore pu reprendre le travail. La solidarité vigneronne devrait se mettre en œuvre. « J’ai déjà reçu pas mal de messages dans ce sens », apprécie-t-il.


Retrouvez tous les articles de La Vigne


